Au moment où le Fonds monétaire international (FMI) se joint à l'autre institution de Bretton Woods, la Banque mondiale, confirmant le maintien de la croissance du PIB à un degré positif durant l'année en cours et l'année prochaine, la tendance à la croissance des investissements directs étrangers à destination d'Algérie se confirme. En effet, dans son rapport annuel N°3 publié en mars dernier et intitulé «Investissements directs étrangers vers les pays Euromed en 2008», le réseau Invest in Med, spécialisé dans la coopération régionale dans l'espace méditerranéen, soutient que, durant l'année 2008, l'Algérie a continué à attirer les capitaux étrangers quoique avec un niveau qui demeure en recul par rapport à l'année d'avant (2007). Lequel recul qui se justifie de prime abord par la crise actuelle n'épargnant aucune sphère économique au monde. Ainsi, l'Algérie a attiré 102 projets d'investissements directs étrangers (IDE) durant l'année 2008 selon des statistiques fournies par l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi) et repris par le réseau de la coopération euro-méditerranéenne (Anima). Ces projets ont permis de créer quelque 10 723 postes d'emploi nouveaux, tandis que la valeur des investissements engagés durant l'année 2008 n'est pas moins importante, ayant été évaluée à 6,2 milliards d'euros en montant brut annoncé mais les estimations font état de deux milliards d'euros seulement qui ont été réalisés effectivement. Concernant la provenance des investissements engagés en Algérie, les capitaux arabes se distinguent ces dernières années, selon l'analyse qui a été faite par ces spécialistes de la coopération dans le bassin méditerranéen. «Contrairement à ce qui est observé pour d'autres pays méditerranéens, loin de battre en retraite, les investisseurs du Golfe consolident leur position en Algérie. Une quinzaine de projets d'IDE représentant 4,9 milliards d'euros bruts arrivent du Golfe en 2008, alors que durant l'année d'avant (2007), il y a eu 13 projets d'IDE en provenance de cette région du Golfe», fait ressortir également le rapport en question. En revanche, est-il mentionné, «signe inquiétant pour l'économie algérienne, les investissements en provenance d'Europe en 2008 chutent de 50% par rapport à 2007, tant en flux qu'en nombre de projets, du jamais vu depuis 2003». Ainsi, 29 projets européens d'investissement d'une valeur de 907 millions d'euros ont été détectés en 2008 contre 60 projets ayant pris la destination Algérie durant l'année d'avant pour un montant global de 1,8 milliard d'euros. «Ce coup de froid sur les investissements européens peut s'expliquer par un certain flou sur les nouvelles conditions légales en matière d'investissement pour les groupes étrangers en Algérie», conclut le rapport en question. Cependant, les flux d'IDE vers l'Algérie en provenance des autres pays méditerranéens (hors Europe) ont connu un effondrement en 2008 étant de 169 millions d'euros seulement alors qu'en 2007 ils ont atteint les 2,3 milliards d'euros. En outre, il est remarqué que les sphères étrangères ne semblent pas apprécier les récentes mesures du gouvernement concernant la régulation du marché des investissements. Il est souligné, à cet effet, qu'«après des mois de rumeurs faisant suite aux déclarations du président Bouteflika de l'été 2008, le gouvernement algérien a pris ou est en passe de prendre des mesures modifiant substantiellement les conditions juridiques d'accueil des investisseurs étrangers». M. Amani