Les grands argentiers du Groupe des Sept (G7) ont déclaré vendredi que la récession de leurs économies respectives donnait des signes de relâchement, encore qu'une reprise ne soit pas encore assurée. Les ministres des Finances et banquiers centraux du G7 ont estimé que l'activité économique devrait amorcer son redressement dans le courant de l'année, quoique les perspectives demeurent affaiblies et que le risque d'une nouvelle dégradation de la conjoncture économique demeure. "Nous avons raison d'être quelque peu encouragés mais nous aurions tort de conclure que nous sommes près de sortir des ténèbres qui se sont abattues sur l'économie mondiale au début de l'automne", a dit le secrétaire au Trésor des Etats-Unis Timothy Geithner dans un communiqué. Le message du G7 est un peu plus optimiste que celui livré en février, lorsqu'il avait dit que la récession, grave, risquait de durer durant la plus grande partie de 2009 et n'avait fait nulle mention de premiers signes de stabilisation. "Les données récentes laissent penser que le rythme de contraction de nos économies a ralenti et que des signes de stabilisation émergent", lit-on dans communiqué final du G7. Le ministre japonais des Finances Kaoru Yosano a cependant souligné que l'expression "signes de stabilisation" incluait une part "d'interrogation" et a expliqué que le G7 "exprimait l'idée que le pire pourrait être passé". Les membres du G7 - Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon - se rencontraient à la veille de la réunion bisannuelle du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Ils ont ensuite été rejoints par leurs homologues du G20 pour une réunion qui n'a pas donné lieu à un communiqué mais dont les discussions étaient semblables, selon Timothy Geithner. "Le programme sera: Que faisons-nous ? Faisons-nous suffisamment pour atténuer les risques de cette récession, poser les fondations d'un redressement prochain, poser les fondations d'un redressement plus équilibré, plus pérenne ?", a-t-il dit. Dans sa déclaration, le G7 a détaillé les initiatives susceptibles d'assurer un retour à la croissance. "Nous continuerons d'agir, chaque fois que cela sera nécessaire, pour rétablir le crédit, fournir un soutien de liquidité, injecter du capital dans les établissements financiers, protéger l'épargne et les dépôts et traiter les actifs dépréciés", pouvait-on lire dans le communiqué. "Nous confirmons notre engagement à prendre toute mesure utile pour faire en sorte que les établissements d'importance systémique soient sains." Les pressions se sont accumulées sur le G7 pour qu'il débarrasse les banques de leurs actifs toxiques, lesquels ont provoqué un coup d'arrêt brutal du crédit et plongé l'économie mondiale dans sa pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale. Le Fonds monétaire international (FMI) a exhorté les grandes puissances économiques à faire de l'assainissement du secteur financier une priorité parce qu'un redressement de l'économie n'était pas envisageable sans un rétablissement du crédit. Mais plusieurs responsables européens ont remis en cause les calculs du FMI qui a estimé à 750 milliards de dollars les actifs toxiques dont les banques européennes devraient se débarrasser et à 550 milliards supplémentaires le montant pour les établissements américains. "Nous observons cela avec beaucoup de prudence et nous pensons devoir éclaircir certaines questions de méthodologie avec le FMI", a déclaré le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, après la réunion du G20. La ministre française de l'Economie a elle aussi relayé le scepticisme d'un "certain nombre" de pays européens et jugé que les estimations du FMI convenant au système financier américain pourraient être inappropriées à l'Europe.