Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du groupe des sept pays les plus industrialisés (G7) ont terminé samedi après-midi une réunion de deux jours dans la ville arctique canadienne d'Iqaluit, en promettant un soutien financier continu à la reprise actuellement en cours et au futur développement de l'économie mondiale. Les ministres des Finances des pays du G7sont résolus à "soutenir leurs économies jusqu'à ce qu'une reprise solide soit établie". L'Europe ne fera pas appel au FMI pour aider la Grèce. Réunis vendredi et samedi dans le Grand Nord canadien, alors que les marchés financiers s'inquiétaient, tout particulièrement en Europe, de la dérive de leurs déficits publics, les grands argentiers du G7 (États-Unis, Canada, Japon, Allemagne, France, Italie et Royaume-Uni) maintiennent le cap. Ils s'engagent à poursuivre leurs plans de relance respectifs. De son côté, l'Europe traitera elle-même le dossier grec sans recourir au Fonds monétaire international (FMI). Par ailleurs, un accord de principe se dessine pour instaurer une taxation des banques au niveau international. Telles sont les trois conclusions de la rencontre des grands argentiers du G7 - ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales - à Iqaluit. Un lieu pratiquement inaccessible, qui a obligé nombre de ministres à utiliser des jets privés. Le gouvernement du Canada voulait ainsi réaffirmer sa souveraineté sur la région de l'Arctique. En tant que maître de céans, Jim Flaherty, le ministre des Finances canadien, s'est montré particulièrement directif. Le problème de la Grèce doit "être géré par l'Union européenne, pas par le G7", a-t-il insisté devant la presse, alors que ses collègues européens hésitaient à prendre la parole. En tant que président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker a démenti formellement l'idée selon laquelle la Grèce pourrait avoir besoin de l'argent du Fonds monétaire international. Quant à Jean-Claude Trichet, président de la BCE, il a de nouveau dit sa confiance en la Grèce "pour prendre toutes les décisions nécessaires" de façon à ramener ses déficits à 3% en 2012. Autre confirmation, "nous sommes tous résolus à soutenir nos économies jusqu'à ce qu'une reprise solide soit établie et nous envisageons des stratégies de sortie", a expliqué le ministre canadien des Finances chargé de rendre compte de la réunion. "Nous poursuivrons nos politiques de relance avant de s'attaquer à la réduction des déficits", a-t-il précisé. De façon encore plus explicite, le secrétaire américain au Trésor, Tim Geithner, a repris à son compte la doctrine maintes fois défendue par Dominique Strauss-Kahn, le patron du FMI, présent à Iqaluit : "Nous devons nous assurer que nous ne remettons pas en cause la reprise économique mondiale." Les discussions paraissent avoir été plus tendues en ce qui concerne les banques, qu'il s'agisse de l'instauration d'une taxation internationale visant à créer un système d'assurance mutuelle, ou des nouveaux ratios de fonds propres. Le secrétaire américain au Trésor a été le plus bavard : "Nous sommes tous profondément engagés pour aller de l'avant et obtenir un accord global sur une réforme du système financier, selon le calendrier défini en septembre dernier" (c'est-à-dire à la fin 2010). Le consensus a été total en revanche vis-à-vis d'Haïti : "Le G7 va annuler toute la dette bilatérale d'Haïti", a déclaré le ministre canadien. Soit une somme de 58 millions d'euros pour la France, qui s'était engagée fin janvier à effacer "sans condition" tout ce que lui doit Port-au-Prince.