C'est le calme précaire sur les marchés pétroliers. Même si les cours pétroliers se maintiennent tant bien que mal au -dessus des 50 dollars, la moindre contre-perfermance sur les marchés financiers remettrait en cause une quelconque prise de bénéfice. Car il faut bien le dire les prix du baril restent fortement tributaires du rebond boursier. Depuis plusieurs séances, l'incertitude prévaut sur le marché pétrolier, tiraillé entre le tableau très baissier de l'offre et la demande -avec des stocks pléthoriques aux Etats-Unis- et l'espoir d'une reprise de la consommation, porté par les Bourses. Au rang des facteurs de soutien, l'affaiblissement du dollar face aux autres devises tend à renforcer actuellement l'attrait des matières premières auprès des investisseurs. "La séance de jeudi a été une bonne illustration de la tendance actuelle, marqué par des cours versatiles, coincés dans une étroite fourchette", a observé Marius Paunn. En petite hausse dans la matinée, les cours sont repassés dans le rouge en fin d'échanges européens, avant de clôturer sur un petit gain. Les cours du pétrole cédaient leurs gains et passaient dans le rouge jeudi en fin d'échanges européens, après l'annonce du dépôt de bilan de Chrysler. L'annonce du dépôt de bilan du constructeur américain Chrysler a fait grimper le billet vert, valeur refuge, réduisant du coup l'intérêt des investisseurs pour les matières premières. Ayant perdu le soutien du marché des changes, le marché semblait du coup plus attentif aux signaux d'alarme envoyés la veille par le Département américain de l'Energie (DoE). En effet, le département d'Etat a diagnostiqué dans son rapport hebdomadaire de nouveaux symptômes d'anémie pour la consommation de pétrole: les réserves de brut ont aligné une septième semaine d'affilée de hausse (+4,1 millions de barils), celles de distillats ont aussi progressé plus que prévu et la demande de produits pétroliers a reculé de 6,8% sur un. Seul soutien aux prix, les réserves d'essence ont enregistré une baisse inattendue. Mais elle était due non pas à un redémarrage de la consommation mais à une chute des importations, ont averti les analystes. Hier, les prix du pétrole ont ouvert en très petite hausse, avec pour seul soutien la fermeté des indices boursiers américains, dans un marché calme en l'absence de nombreux opérateurs européens. Vers 13H05 GMT (15h05 HEC), sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juin s'échangeait à 51,15 dollars, en hausse de 3 cents par rapport à son cours de clôture de jeudi. Les cours restaient hésitants, dans un marché peu animé en l'absence de nombreux investisseurs, le 1er mai étant férié dans de nombreux pays européens. Faute de nouvelle importante concernant les fondamentaux du marché, les opérateurs continuaient de se fier à la direction donnée par la Bourse, considérée comme un indicateur des perspectives économiques, et donc de la demande d'or noir. Wall Street se dirigeait vers une ouverture en petite hausse une demi-heure avant la cloche, apportant un peu de soutien à l'or noir. "Même si le rapport entre l'offre et la demande devrait se resserrer au cours de l'année, les prix vont probablement évoluer dans des marges étroites pour le moment", on estimé les analystes de Barclays Capital. "Tout mouvement vers le haut devrait manquer de souffle tant que les chiffres de la demande ne s'amélioreront pas et que les excès de brut sur le marché ne commenceront pas à diminuer", ont-ils ajouté. "Les prix en février 2009 étaient plus que divisés par deux par rapport à février 2008", ont souligné les analystes de BMO Capital Markets. Synthèse S.G.