La crise financière a engendré des conséquences néfastes sur tous les secteurs de l'économie mondiale, affectant inévitablement, celui de l'énergie. Des statistiques ont prouvé que la demande mondiale de pétrole a reculé de près de 4 % au premier trimestre. On rappellera que rien ne laisse croire à une reprise sur le front du pétrole mais c'est plutôt le contraire. Les experts de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui misaient jusqu'à présent sur un rebond de la consommation mondiale de produits pétroliers durant la seconde partie de l'année, sont profondément déçus, du moment que pour le huitième mois consécutif, le temps n'a fait que mettre à terre leurs espoirs, puisque, cette année, la demande pétrolière continue à baisser. Selon les analyses faites, elle devrait reculer de 2,4 millions de barils par jour, soit 2,8 %, à 83,4 millions de barils, pour regagner ainsi le niveau de 2004. Cette estimation implique cependant que le repli actuel de la demande se calme un peu en fin d'année. Car actuellement, la chute est bien plus sévère. Depuis janvier il faut le souligner, la consommation pétrolière de la planète décline à un rythme d'une moyene de 3,5 % et 4 %. On pourrait comparer cette situation à celle des années 1980 pour trouver changement aussi brutal. A l'époque, les deux crises pétrolières de 1974 et 1979 avaient poussé les Etats et les consommateurs à tout faire pour réduire leurs besoins d'essence, de fioul, ce qui a contracté la demande durant quatre longues années consécutives. Il faut dire qu'avant 2010 l'Agence internationale d'Energie n'a aucun espoir quant au rebond de la consommation, mais cette dernière veut croire, même si ce n'est qu'une question de temps, que de nos jours un scénario semblable ne risque pas de se reproduire. Il est évident que lorsqu'on parle d'une révision à la baisse de la demande, ceci engendre forcement une hausse probablement plus importante des stocks et des jours de couverture, qui obligeront certainement l'Opep à des baisses de production à la prochaine réunion qui aura lieu fin mai. Il faut dire que selon l'agence internationale, qui dépend de l'OCDE, n'est pas de nature à satisfaire les pays producteurs, en particulier les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Juste pour un petit rappelle en fin 2008, le cartel s'était engagé à réduire sa production de 4,2 millions de barils par jour. On affirmera qu'en mars, les Etats concernés ont respecté cette engagement, on soulignera que ces efforts déployés ne pourront pas être toujours assurés d'autant plus que le recul continuel de la demande les limite forcément. On rappellera que la cause de cette chute de demande vient en premier lieu de l'effondrement des pays industrialisés on citera à titres d'exemple les Etats-Unis, où la demande a diminué de 5 % en février, et surtout le Japon, qui a décliné de 23 %, selon les premières données. On remarquera qu'en Europe, le fléchissement est globalement moins marqué, même si les automobilistes et les routiers roulent moins, et que les usines qui utilisent du fioul ou du naphtène ne battent pas leur plein. D'un autre coté les prix du pétrole regagnent du terrain, par exemple les prix du Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a gagné 1,12 dollar à 53,26 dollars le baril. A New York, le baril de "light sweet crude" pour livraison en mai a pris 66 cents à 50,71 dollars. On soulignera aussi qu'un bénéfice de 1,81 milliard de dollars pour le premier trimestre avait été annoncé par la banque Goldman Sachs, ce qui représente un taux largement supérieur par apport aux attentes du marché. Notons aussi que si la demande baisse d'ici la réunion de l'Opep en mai prochain, la possibilité d'une baisse de la production de l'Opep serait très probable. En conclusion si les prévisions de l'Agence se réalisaient, la contraction inévitable de la consommation ne serait loin de celle du début des années 1980. Saâdia A.