Après une première journée qui a été marquée par des débats enrichis sur les réformes politiques dans la région d'Afrique du Nord, les débats durant la deuxième et dernière journée du séminaire national sur «les pays d'Afrique du Nord entre politiques d'ouverture économique et ouverture politique», organisé par le département des sciences politiques de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi- Ouzou mercredi et jeudi dernier, ont été prédominés par les mutations économiques et les défis auxquels sont confrontés des pays comme l'Algérie, le Maroc, la Tunisie et l'Egypte dans le sillage d'un ordre mondial qui s'ouvre de plus en plus sur la globalisation. La journée du jeudi donc a été une occasion pour des professeurs de universités d'Alger, Tizi Ouzou, Médéa, M'sila et autres pour présenter des communications ayant porté, entre autres, sur les réformes économiques menées respectivement dans ces pays, le rôle des institutions financières internationales dans la région, et aussi le lien entre les pays de la région et des puissances internationales comme les Etats-Unis et l'Union européenne. C'est ainsi que le professeur Mohamed Si Bachir estimera que l'Union européenne, autant que les Etats-Unis, ont toujours tenté d'influencer les réformes menées dans les pays de la région dans le sens à défendre leurs propres intérêts et garantir leur expansion dans la région. «Ce n'est pas la modernisation des économies de la région qui intéressent les USA ou l'UE mais tout ce qu'ils cherchent c'est d'avoir en face d'eux des pays stables et sécurisés où leurs intérêts ne seront pas menacés», estime M. Si Bachir. Le constat est bien sûr partagé par tous ces scientifiques qui ont pris part à la rencontre mais, seulement, « on ne peut pas empêcher les Etats-Unis ou l'Union européenne d'avoir des objectifs sur la scène internationale, et ce qu'ils cherchent c'est d'avoir un vis-à-vis stable et fort», répliquera le professeur Salah Mouhoub à son collègue. Le professeur Omar Baghzouz de l'université de Batna, lui, reviendra sur la problématique de l'union maghrébine et les blocages qui empêchent l'aboutissement de ce processus, regrettant que les Etats de la région ne sont pas encore prêts à accepter un nouvel ordre réclamant des prises de décisions communes selon des objectifs du marché commun de la région du Maghreb. Ce dernier, fera allusion évidemment à certaines entraves sur lesquelles les pays de la région sont divisés à l'image du dossier de la décolonisation du Sahara occidental que le Maroc continue de bloquer, et ce avec la protection bienveillante des Etats-Unis et de la France. «Ce n'est pas au niveau local que le dossier du Sahara occidental peut être réglé malheureusement, car il faut que la France fasse signe de bonne volonté», estimera le professeur. Fadéla Akkache, pour sa part, mettra l'accent sur la nécessité pour des pays comme l'Algérie de sortir de l'engrenage de l'économie rentière et encourager l'orientation vers une économie de production de richesses. Comme c'est le cas de l'Egypte qui a réussi à développer des secteurs importants comme le tourisme qui représente dans ce pays plus de 50% du PIB (produit intérieur brut) tandis qu'en Algérie, la fiscalité pétrolière représente plus de 60% du produit fiscal global. En tout cas, tant que les exportations en hydrocarbures continuent à représenter 98% des ventes du pays à l'étranger, l'Algérie demeurera caractérisée par une économie rentière. Donc c'est sur le développement des exportations hors hydrocarbures qu'il faudra mettre l'accent à l'avenir, suggère cette universitaire. M. Amani