La porte-parole du Parti des travailleurs a, encore une fois, mis l'accent sur la dissolution du Parlement et l'élection d'une Assemblée constituante. En effet, lors d'une conférence de presse animée au Centre international de presse, Louisa Hanoune a estimé que la seule voie qui reste pour réhabiliter l'Etat et la légitimité politique des institutions de l'Etat, réside dans la dissolution du Parlement et l'élection d'une Assemblée constituante représentative. «La dissolution de l'Assemblée populaire nationale est devenue plus qu'impérative, elle ne joue plus son rôle. Cette institution a perdu sa crédibilité», fustige-t-elle. Abordant le sujet des élections du 9 avril passé, la candidate malheureuse à ces élections n'a pas encore avalé les résultats annoncés, selon ses dires, «le scrutin a été marqué par une fraude massive, généralisée et à ciel ouvert. Du jamais vu chez nous», a-t-elle indiqué. Le taux de participation annoncé par les autorités compétentes, qui est établi à 74,54 % est erroné, selon Mme Hanoune, qui ajoute qu'un sursaut qualitatif a été réalisé lors de ces élections, mais on a trop exagéré, «le taux de participation est gonflé et exagéré», dira-t-elle, en faisant état également d'une fraude massive et organisée, tout en remettant en cause les chiffres annoncés. «Le taux de participation officiel est exagéré. Nos informations indiquent une participation de 52 %», a-t-elle indiqué. Et d'enchaîner, en disant que «la rupture avec les pratiques et la pensée du parti unique n'était pas au rendez-vous, encore une fois le rouleau compresseur de l'administration a été mobilisé pour absorber l'espoir et la dynamique citoyenne pour le changement». Evoquant les conditions du déroulement du scrutin, Louisa Hanoune a déclaré : «Nos observateurs ont été empêchés d'assister au vote dans certains bureaux et certaines urnes n'étaient pas vides au démarrage de l'élection». «Une véritable machine a été mise en place depuis l'ouverture des centres et bureaux de vote pour bourrer les urnes, tous les moyens sont mis à la disposition de l'administration pour gâcher l'événement, des représentants et des contrôleurs de notre parti ont été chassés des bureaux de vote dans plusieurs wilayas», affirme-t-elle. Dans cette optique, la porte-parole du PT compte forcer la main au président de la République en recourant à des collectes de milliers de signatures aux différentes bases du parti. A cet effet, la secrétaire générale a sollicitée les bureaux régionaux pour «collecter le maximum de signatures des citoyens adeptes des principes du parti». Une preuve matérielle et tangible caractérisant le rejet des derniers résultats de l'élection présidentielle. Hanoune a, en outre, dénoncé les restrictions et les pressions exercées sur les journalistes, en appelant à l'abrogation de l'article 144 du code pénale qui pénalise le délit de presse. Et de regretter l'exercice démocratique en Algérie : «La démocratie de façade est confirmée dans notre pays.» Et pour cause, a-t-elle ajouté, «le champ syndical est bafoué et réduit en des comités de soutien.» Hamid Si Salem