L'adhésion de l'Algérie aux différentes zones de libre-échange ne cesse de faire des vagues et de provoquer l'inquiétude des opérateurs économiques algériens. Certains d'entre eux sont allés jusqu'à s'interroger sur la nature de ces choix considérés trop risqués pour l'économie nationale. Outre l'accord d'association avec l'Union européenne, l'Algérie a adhéré à la Zone arabe de libre-échange (Zale), qui comprend 19 pays membres. Il s'agit aussi de la signature d'un accord préférentiel entre l'Algérie et la Tunisie, en vertu duquel 19 produits agricoles algériens et 25 autres tunisiens sont exempts de droits de douane, et l'accord économique de libre-échange avec l'Association européenne pour le libre-échange (AELE) qui est à son dernier stade de conception. Des négociations sont en cours également pour la conclusion d'un accord économique avec l'Union économique des pays e l'Afrique de l'Ouest, ajouter à cela les intentions affichées, de créer une zone de libre-échange avec la Turquie. Dans cette optique, notre pays serait, sans aucun doute, submergé par les produits fabriqués sous d'autres cieux. Compte tenu des opérateurs économiques locaux, les entreprises algériennes ne sont guère en mesure de soutenir d'autres ouvertures. Dans ce contexte, que va tirer comme bénéfice l'Algérie en adhérant à ces zones ? Nos entreprises sont-elles prêtes pour faire face à la concurrence ? Quelle évaluation peut-on faire ? En effet, le patronat national s'efforce à comprendre son aspect économique. Telles sont, entre autres, les questions que se posent les opérateurs algériens. Dans ce contexte, une réunion d'information va regrouper le ministère du Commerce, les différents départements ministériels directement concernés par les accords de libre-échange, et les organisations patronales. La réunion sera présidée par le ministre du Commerce, Hachemi Djaâboub, au siège de la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie (Caci). Comme prévu, pendant la rencontre, le ministre va procéder à l'installation de la commission d'évaluation et de suivi des accords de libre-échange. Cependant, il est à noter que le volume des échanges de l'Algérie avec les pays arabes, dans le cadre de la Zone de libre-échange (Zale), a enregistré, au cours du premier trimestre 2009, une augmentation de plus de 61% en passant ainsi de 260 à 330 millions de dollars. Par ailleurs, plusieurs opérateurs ont soulevé le problème de l'accès des produits algériens aux marchés des zones dite libre-échange, le problème des règles d'origine des produits et celui des inputs, dont l'importation est exonérée de taxes, comme c'est le cas aux Emirats arabes unis. La majorité des opérateurs estiment que l'Algérie n'est pas assez préparée pour intégrer ces zones. Outre le manque d'informations des opérateurs sur ces accords, ces derniers n'ont pas été précédés d'une étude d'impact et d'harmonisation des politiques fiscales et d'emploi en Algérie. Hamid Si Salem