L'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange (Zale) ne cesse de faire des vagues et de provoquer l'inquiétude des opérateurs économiques algériens. Certains d'entre eux sont allés jusqu'à s'interroger sur la nature de ce choix qui est considéré trop risqué pour l'économie nationale et pour l'entreprise algérienne. Que va tirer comme bénéfice l'Algérie en adhérant à cette zone ? Nos entreprises sont-elles prêtes à faire face à la concurrence ? Lors d'une journée d'information sur la Zone arabe de libre-échange (Zale), à laquelle ont pris part des représentants de plusieurs associations patronales, le ministre a affirmé que "l'intégration de l'Algérie aux différentes zones de libre-échange reste embryonnaire". Depuis 2005, l'Algérie a conclu deux accords de libre-échange avec les pays arabes à travers la Zale et avec l'Union européenne à travers l'accord d'association. Selon lui, les zones de libre-échange constituent l'instrument le plus usité pour le placement des produits nationaux dans les marchés extérieurs. Outre cela, et dans le cadre de l'ouverture de son économie, l'Algérie prévoit d'entamer en 2009 des négociations pour intégrer le marché commun des Etats d'Afrique australe et orientale (Comesa) et le marché commun de l'Amérique du Sud (Mercosur), a fait savoir le ministre. Abordant l'Adhésion de l'Algérie à la ZALE, il a souligné qu'elle vise la diversification des fournisseurs, un accès à des conditions avantageuses des produits algériens et l'encouragement des investissements directs étrangers et des partenariats. Mais, à court terme, l'accord entraînera des pertes fiscales pour l'Etat algérien et mettra en difficulté les entreprises algériennes qui n'ont pas été mises à niveau, a encore reconnu le ministre. Par ailleurs, plusieurs opérateurs ont soulevé, lors de cette rencontre, le problème de l'accès des produits algériens aux marchés de certains pays arabes, le problème des règles d'origine des produits et celui des inputs, dont l'importation est exonéré de taxes, comme c'est le cas aux Emirats arabes unis. Dans son intervention, Reda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), a estimé que l'Algérie n'est pas assez préparée pour intégrer cette zone. Outre le manque d'informations des opérateurs sur l'accord de la Zale, Hamiani a regretté, dans ce sens, que l'accord n'a pas été précédé d'une étude d'impact et d'harmonisation des politiques fiscales et des politiques d'emploi dans la zone arabe. D'autre part, un opérateur industriel a relevé, pour sa part, le problème de deux poids deux mesures appliqué par un pays membre de la Zale, en matière de tarification douanière. Selon lui, il a été contraint, même après l'adhésion de l'Algérie à la Zale, de payer 83% de taxes pour l'exportation de ses produits alimentaires dans un pays, alors qu'un autre opérateur d'un autre pays arabe n'a rien déboursé pour l'exportation du même produit vers ce pays. Enfin, le ministre a réaffirmé à cet égard que le gouvernement dispose de mesures pour protéger aussi bien l'économie nationale que l'opérateur algérien, notamment par l'instauration réciproque de barrières non tarifaires à l'égard des pays qui ont recours à la même pratique ou par la vérification que tout produit introduit en Algérie est fabriqué avec une intégration de 40% de valeur ajoutée nationale du pays d'origine. A ce propos, le ministre a invité les opérateurs à se rapprocher, à chaque fois que c'est nécessaire, de la commission technique de l'évaluation de la mise en œuvre de la Zale, pour signaler les infractions relevées et enclencher les enquêtes nécessaires. Le ministre a, par ailleurs, souligné les efforts entrepris par le gouvernement, en soulignant le nouveau dispositif prévoyant l'élargissement des aides octroyées à l'exportation, aux études des marchés extérieurs et à la création des représentations commerciales à l'étranger. Mohamed Amine