L'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange (ZALE) ne cesse de faire des vagues et de provoquer l'inquiétude des opérateurs économiques algériens. Certains d'entre eux sont allés jusqu'à s'interroger sur la nature de ce choix qui est considéré trop risqué pour l'économie nationale et pour l'entreprise algérienne. Que va tirer comme bénéfice l'Algérie en adhérant à cette zone ? Nos entreprises sont-elles prêtent pour faire face à la concurrence ? En effet, le patronat national s'efforce à comprendre son aspect économique. Telles sont, entre autres, les questions que se posent les opérateurs algériens. Dans ce contexte, une réunion d'information qui va regrouper le ministère du Commerce, les organisations patronales, les directeurs régionaux, ainsi que des représentants de différents ministères aura lieu aujourd'hui. La réunion sera présidée par le ministre du Commerce Hachemi Djaâboub au siège de l'Algex. Comme prévu, pendant la rencontre, le ministre va annoncer la liste des produits qui seront interdits d'accès au marché national. Contacté par téléphone, le président de la Confédération algérienne de patronat (CAP), M. Boualem Merakech, a réaffirmé que le principe n'est pas de s'opposer à une quelconque ouverture mais il est impératif de se concerter avec les opérateurs économiques. Par ailleurs, le président de la CAP a mis en exergue la création d'une commission mixte de travail pour une réévaluation de tous les secteurs d'activité, y compris les produits. Pour lui, "on ne peut décider de quoi que ce soit sans une analyse approfondie des faits et des réalités du marché local". Outre cela et dans le même sillage, certains industriels algériens, qui attendent avec beaucoup d'inquiétude l'entrée en vigueur de ce nouvel accord, ont estimé qu'il faut attendre deux ou trois mois pour commencer à percevoir les conséquences de l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange (ZALE. Dans le même contexte, réunis sous l'égide du Forum des chefs d'entreprise, certains patrons algériens n'ont pas manqué de tirer la sonnette d'alarme devant ce qui attend les entreprises algériennes. Parmi les secteurs, celui de l'agroalimentaire sera le plus touché par cette nouvelle ouverture du marché algérien. Les industriels payent des droits de douane élevés sur les intrants de production, alors que les entreprises arabes ne vont pas payer de droit de douane sur leurs produits finis. Cependant, le FCE ne remet pas en cause l'accord proprement dit, il soutient, toutefois, que des mesures non tarifaires de protection de l'industrie algérienne doivent être trouvées. L'Algérie n'a aucune liste à faire valoir, car il n'y a aucune filière à protéger. Pis encore, la suppression totale des droits de douane sur les produits arabes va engendrer des pertes fiscales évaluées à environ 100 millions de dollars, qui s'ajouteront aux 500 millions de dollars de pertes induites par l'accord d'association avec l'UE. Il est à noter que les ministres arabes des Finances, de l'Economie et du Commerce examineront la semaine prochaine au Caire le thème de "La zone de libre-échange arabe et les futurs développements" dans le cadre de la 83e session du Conseil économique et social (CES) de la Ligue arabe. La session ministérielle, dont les travaux préparatoires débuteront samedi, planchera sur plusieurs questions dont le suivi de l'application des résolutions du sommet socioéconomique et de développement tenu au Koweït les 19 et 20 janvier, outre le dossier économique et social du Conseil de la Ligue arabe au niveau de la 21e session du sommet et la modification des statuts du tribunal arabe de l'investissement.