La Russie continue de conforter ses positions dans le marché de l'armement. Les récents salons de l'armement le démontrent fort bien. Ainsi, au cours du 9e Salon international de l'industrie de défense (IDEF), qui s'est tenu du 27 au 30 avril dernier à Istanbul, en Turquie, les systèmes de défense russes ont obtenu un franc succès. Ce succès est d'autant plus important que l 'Idef est une date clé du calendrier de l'industrie de la défense. Au cours de l'Idef 2009, la Russie a présenté 120 prototypes d'armes et de matériels, 17 pièces ont provoqué un intérêt particulier de la part des spécialistes turcs. Il s'agit du BMP-3 (véhicule de combat d'infanterie), du système autotracté de missiles antichars guidés au laser Khrizantema-S, du véhicule blindé léger multi-usage Tigr, de la variante modernisée de l'hélicoptère Ka-50, le KA-52A et d'autres armes. Aussi, la Russie a paraphé le contrat prévoyant "la vente à la Turquie de systèmes de missiles antichars" de dernière génération. Le système de missiles antichars Kornet-E a été "le favori incontestable" du stand de l'agence russe d'exportation d'armements Rosoboronexport au salon Idef-2009, cinq pays ayant pris la décision d'acquérir ce système. Le système antichar Kornet-E est destiné à atteindre les chars modernes et futurs équipés d'une protection dynamique, les cibles blindées, les blockhaus, ainsi que les cibles volant à une basse altitude, dont des hélicoptères, dans un rayon de 5,5 km de jour, et 3,5 km de nuit. Son missile peut traverser un blindage épais de 1,2 m. Selon le représentant de Rosoboronexport, certaines délégations se sont principalement intéressées aux systèmes sol-air russes Tor, Buk et Pantsyr. Aussi, les blindés, dont le BTR-90 (véhicule blindé de transport de troupe), et le char T-90 qui rivalise avec l'allemand Leopard, provoquent également un grand intérêt auprès des délégations. En tout état de cause, cela reflète bien l'intérêt porté à l'industrie militaire russe qui, contrairement au voisin ukrainien, a évolué sur les plans stratégique et technologique, il faut bien le dire, l'Ukraine souffre du volume important d'armes obsolètes dont elle dispose en stock, d'autant plus que ce pays ne dispose pas des capacités technologiques nécessaires à la mise à niveau de son industrie militaire. A ce jour, la problématique du "démantèlement" du stock d'armements obsolètes de l'Ukraine demeure. Il est vrai que certains canaux médiatiques aiment à évoquer le qualificatif de démantèlement, mais nombreux sont ceux qui n'hésitent pas à parler de liquidation à travers des contrats de vente pas toujours clairs d'armement obsolètes. N'oublions pas, non plus, les problèmes de sécurité liés à l'acheminement des armes. L'on se souvient encore de l'affaire du "Faïna", le bateau ukrainien chargé de 33 chars d'assaut T-72 et d'importants stocks de munitions capturé en septembre 2008 par des pirates somaliens. Cela révèle un risque réel de prolifération d'armes, notamment en zones de conflits en Afrique. Z. C