La devise européenne reprend du poil de la bête. Alors que les cours des matières premières s'apprécient à mesure que le dollar sombre, l'euro reprend l'ascendant. Comparativement au cours officiel du dinar, 1 euro s'échange à 97,52 dinars, alors qu'un dollars s'échange à 72, 68 dinars. Dans l'absolu, le cour de l'euro s'est encore apprécié hier en début d'échanges européens, l'euro valant 1,3418 dollar pour un euro, contre 1,3386 jeudi. En effet, les cambistes semblent plus rassurés grâce aux mesures de la BCE et aux résultats des "tests de résistance" des banques. Les tests ont montré que dix d'entre elles devaient lever une somme de 74,6 milliards de dollars pour établir un "coussin de sécurité" dans l'éventualité d'une contraction économique plus sévère. Le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, a estimé que la publication du résultat de ces tests allait rassurer investisseurs et particuliers en dissipant les incertitudes qui entouraient le système financier du pays depuis sa quasi-implosion de l'automne. Il a ajouté que presque toutes les banques évaluées avaient suffisamment de capitaux pour absorber des pertes plus importantes si la situation économique devait empirer. Ces propos "ont rassuré les investisseurs pour qui les grandes banques vont continuer à prêter de l'argent même si l'économie devait s'aggraver", a indiqué John Kyriakopoulos, analyste chez NAB Capital. Mais certains observateurs sont restés prudents, à l'instar des analystes de Barclays Capital qui se demandaient si "le chat mort allait manger les pousses vertes", allusions à la réaction des marchés, comme occis par la crise, et à l'impact sur eux des signes de reprise observés depuis quelques semaines. Les marchés seront très attentifs à la publication des statistiques américaines sur le chômage pour avril, à 12H30 GMT. Le taux de chômage américain était de 8,5% en mars, son plus haut niveau depuis fin 1983. Les analystes s'attendent à ce que les chiffres officiels d'avril le propulsent à 8,9% et certains le voient aller jusqu'à 10% en 2009. La devise européenne profite également du ralentissement de la baisse des exportations en Allemagne, la première économie exportatrice européenne, en mars. Par ailleurs, la livre britannique a progressé face au dollar, à 1,5026 dollar, mais a reculé face à l'euro à 89,25 pence pour un euro. Synthèse I.B.