Le marché parallèle de la devise en Algérie flambe. Avec la saison estivale qui est plus propice à la disponibilité des devises, l'offre et la demande ne peuvent être qu'en augmentation. La monnaie européenne, au niveau des banques, s'échange à 103,08 dinars l'unité, alors que le dollar s'échange à 73,1 dinars l'unité. Cependant sur le marché parallèle, le taux semble être supérieur. En effet, depuis quelques mois, l'euro a dépassé la barre symbolique de 120 dinars l'unité. Sur les places clandestines, les cambistes algériens annoncent à leurs clients que l'euro s'échange autour de 122 DA, tandis que le billet vert s'échange à 86 dinars l'unité. Parmi les principaux facteurs qui soutiennent cette flambée de la devise en Algérie, cette période de congés coïncide cette fois-ci avec celle de la Omra. Plusieurs citoyens, qui, en ces temps de départ massif vers les Lieux Saints pour l'accomplissement de la " OMRA ", ont sué pour se débrouiller une allocation touristique, pour rappel, accordée une fois par an pour chaque Algérien en voyage à l'étranger, dont le montant équivalent en euro est de 15.000 dinars. D'autant plus, une pénurie de devises dans les banques a été signalée. La crise, ou la pression sur la monnaie forte, ne date pas d'hier, car tout au long de cette semaine les personnes qui ont cherché à obtenir l'allocation touristique ont été confrontées à cette problématique de la perturbation de l'alimentation des caisses des banques en devises. De nombreux témoignages signalent cette défaillance, ou le manque de devises, au niveau des caisses de toutes les banques, sans exception. Ce qui explique en partie la hausse respective de l'offre et de la demande sur le marché parallèle. D'autant plus, parce que les gens, pour acheter ou vendre, ne s'orientent plus vers le circuit officiel à cause des contraintes liées à l'obtention de l'allocation touristique. Autres facteurs qui entrent en jeu, la présence de plus en plus importante en Algérie de travailleurs étrangers, notamment asiatiques et africains. Ces derniers sont généralement rémunérés en dinars. Et pour envoyer des devises à leurs familles restées dans leur pays d'origine, ils reconvertissent les dinars en euros dans les bureaux de change clandestins, loin de tout contrôle de l'Etat. Seule une fiscalité assouplie, et une tarification douanière clémente conjuguée à une meilleure accessibilité au change officiel, une libéralisation plus prononcée de l'économie nationale pourraient assécher les besoins de recours au marché parallèle. Une allocation touristique valorisée, de meilleurs droits au change aux malades transférables à l'étranger, ainsi que la possibilité aux professionnels du tourisme, notamment les agences de voyages d'accéder à la devise bancaire, sont des éléments à méditer par les autorités monétaires pour absorber la demande et finir naturellement, comme le veulent les lois du marché, à signer l'arrêt de mort du change parallèle. H M