Le ministre des Moudjahidine, Mohamed-Cherif Abbas accompagné du secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la Communication, Azeddine Mihoubi des secrétaires généraux de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), de l'Organisation nationale des enfants de Chouhadas (ONEC) ainsi que des autorités locales et de nombreux moudjahidine, a donné le coup d'envoi, jeudi, à Sétif, depuis la place de Aïn Fouara, d'un semi-marathon international à l'occasion des manifestations officielles organisées en commémoration du 64e anniversaire du 8 mai 1945. M. Mohamed Cherif Abbas a ensuite inauguré la 1re foire nationale du livre au salon des expositions “El Maâbouda”. Après, il a remis des récompenses aux lauréats du semi-marathon qui a réuni un millier d'athlètes dans les catégories jeunes et seniors, venus de Tunisie, du Maroc et du Kenya. Le ministre s'est rendu ensuite à l'université Ferhat Abbas de Sétif où il a solennellement ouvert les travaux d'une conférence historique intitulée “Lecture juridique et historique des massacres du 8 mai 1945”. De plus, le ministre a inauguré le centre de repos des moudjahidine dans la commune de Hammam Guergour (60 km au Nord de Sétif). L'autre moment fort de la commémoration de cette journée historique, sera la superbe production de la chorale formée d'écoliers vêtus de costumes traditionnels symbolisant toutes les régions du pays. Impeccablement alignés sur plusieurs rangs, à la place de l'Indépendance, à gauche de la fontaine mythique de Aïn Fouara et à l'ombre du minaret de la mosquée El Atiq, un millier d'élèves a interprété des chants patriotiques, dont “Aoufia” du regretté Abdelwahab Sellami et le célèbre “Hayyou chamal Ifriqia”, dans un silence impressionnant malgré la foule. La délégation officielle qui avait auparavant inauguré, non loin de là, face au musée du Moudjahid, une belle fresque en souvenir de cette journée historique, s'est ensuite rendue dans la localité de Ksar El Abtal (30 km au sud de Sétif) où devait être inauguré un musée construit au niveau du site de l'ex-camp de “transit” où activaient des tortionnaires de l'armée coloniale française. Dans la soirée, M. Mohamed-Cherif a assisté à la projection de “Si Sétif m'était conté'' d'Ali Fateh Ayadi, un flash back de 60 minutes sur les massacres du 8 mai 1945 et leur lien direct avec le déclenchement de la Révolution, le 1er novembre 1954. Par ailleurs, il faut noter que les massacres perpétrés le 8 mai 1945 par l'armée coloniale française étaient “dûment prémédités” et constituaient l'aboutissement d'un plan destiné à étouffer dans l'œuf toute velléité d'indépendance des Algériens, a affirmé, jeudi à Sétif, le secrétaire général de l'Union des historiens algériens. Les assertions selon lesquelles la répression avait constitué une réaction à des “troubles fomentés par des indigènes” ne sont fondées sur aucun fait historique, a ajouté le Dr Youcef Menasria, qui animait une conférence lors de la rencontre sur le 8 mai 1945, organisée à l'université de Sétif. La conférence organisée à l'université Ferhat-Abbas, à l'occasion de la commémoration du 8 mai 1945, sous l'intitulé “lecture politique et historique des massacres”, donnera lieu à plusieurs autres communications, dont celles du Dr Khier Guechi, doyen de la faculté de droit, qui évoquera “les crimes du 8 mai 1945 vus sous l'angle du droit international” et du Dr M'hand Berkouk, professeur de sciences politiques à l'université d'Alger, qui estimera que les massacres du 8 mai 1945 ne furent que l'émanation de la logique coloniale. Le Dr Berkouk a saisi l'occasion de cette conférence historique pour suggérer la création, au sein de l'université Ferhat-Abbas de Sétif, d'un centre d'études et de recherches historiques sur les massacres du 8 mai 1945. Cette conférence, inaugurée par le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, avait été marquée à son ouverture par la lecture d'un message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui avait notamment souligné que les discours récents sur le caractère prétendument positif du colonialisme français en Algérie sont “loin de contribuer à rétablir la vérité et rendre justice à l'Algérie” pour le mal qu'elle a subi. Nassim I