La mise en oeuvre devra intervenir vers la fin de l'année et s'étalera sur 10 à 15 ans. Le projet de stratégie et politique de relance et de développement industriels est confectionné «sans la moindre ingérence étrangère». Celui-ci devra être remis sur les rails vers la fin de l'année en cours pour prendre un effet boule de neige sur une période allant de 10 à 15 ans. Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements a annoncé, jeudi, à la presse que le projet a d'ores et déjà été examiné en six séances par le gouvernement. Hamid Temmar et le patronat se sont, donc, rencontrés afin de débattre de la stratégie industrielle, tandis qu'une deuxième entrevue interviendra dans une quinzaine de jours. Celle-ci donnera naissance à des assises nationales qui devront avoir lieu entre le 20 et le 25 du mois en cours, si l'on se réfère au planning de Hamid Temmar. Une fois ficelé et «enrichi par les contributions du patronat», le document sera présenté au gouvernement, ensuite, au Conseil des ministres. L'étape suivante consiste à élaborer les textes, les décrets et la mise sur pied des mécanismes d'application, à en croire le ministre. Le début de mise en oeuvre interviendra vers la fin de l'année 2007, selon les prévisions de Hamid Temmar. Lors d'un point de presse, le ministre est revenu sur les grands axes de cette stratégie, laquelle politique tient compte, tout d'abord, «du cadre de référence qui est la situation du secteur de l'industrie et l'analyse du théâtre mondial». Car, d'après l'avant-projet de Temmar, il est question de s'investir sur deux pistes, s'inscrire dans une dynamique de mondialisation et renforcer la production nationale. La relance et le développement de l'industrie s'articulent autour de trois axes, à commencer par une industrialisation à partir de la matière première, la relance de l'industrie existante et le développement d'industries à l'instar de l'automobile et des TIC. Cela illustre un schéma d'une croissance à sens vertical expliqué par la hiérarchisation des filières et les choix prioritaires. L'avant-projet a sélectionné aussi un certain nombre de régions dites «zones candidates» et prédisposées en matières d'infrastructures et de services. C'est le développement à sens horizontal. Ces zones d'activité industrielle sont retenues dans un premier temps pour la mise en place de cette stratégie. Trois grands technopôles sont également proposées. Il s'agit de Sidi Abdallah pour les TIC, Béjaïa pour l'agroalimentaire et Sidi Bel Abbès pour l'industrie électronique. Cet ensemble de politiques sera soutenu par des mesures d'accompagnement. Il s'agit de l'appui à l'innovation et à la promotion des nouvelles technologies, la création d'une capacité d'intelligence économique, l'utilisation des investissements directs étrangers, la promotion des ressources humaines et l'investissement industriel prioritaire. La mise à niveau des entreprises et la politique des privatisations constitueront «des éléments de cette stratégie». Quelque 440 entreprises avaient été privatisées, dont la moitié fait l'objet d'un partenariat privé-public, sinon le privé est majoritaire. L'investissement direct étranger (IDE) sera sollicité pour intervenir dans les secteurs jugés importants et à très forte valeur ajoutée, précise Hamid Temmar qui souligne que l'entreprise algérienne aura, par ailleurs, ses bonnes parts des marchés. Les patrons ont salué le revirement de Temmar qui, après avoir mené la locomotive en solo, a dû se plier à une besogne multilatérale. Néanmoins, beaucoup reste à faire, s'entendent à dire les patrons. Boualem M'Rakach, président de la CAP pense que les contributions du patronat s'avèrent indispensables pour répondre aux attentes de l'entreprise algérienne. Quant à Mohand-Saïd Naït Abdelaziz, porte-voix de la Cnpa, celui-ci confirme, d'ores et déjà, un accord sur le fond du document, mais demeure inévitable la levée des contraintes qui asphyxient l'environnement économique.