La déclaration d'Alger ayant sanctionné les travaux du premier Forum des hommes d'affaires maghrébins à Alger, qui s'est achevé lundi soir, pourrait constituer le premier jalon vers la création d'un Maghreb économique. L'espoir de voir aboutir cet espace est plus que relancé à Alger. Les participants étaient unanimes à redoubler d'efforts pour converger leur vision. Le président de la Confédération algérienne du patronat, Boualem Merrakche et membre fondateur de l'Union maghrébine des employeurs, a relevé cette volonté chez les opérateurs économiques maghrébins de "parler d'une seule voix". Mais au-delà des discours, le volet économique, qui pourrait se présente comme l'élément fédérateur des pays de l'UMA, a beaucoup plus besoin d'actions et de projets concrets que de "message de bonne volonté" de part et d'autre, car le volume insignifiant des échanges intermaghrébins qui ne dépasse pas les 3 % alors que le commerce avec l'Europe des pays de l'UMA avoisine les 66%, est là pour le rappeler cette triste réalité.Ce n'est pourtant pas les opportunités qui manquent pour voir cet ensemble se positionner comme interlocuteur lorsqu'il s'agit de parler de questions économiques. Un marché de près de 100 millions d'habitants et par ricochet, de potentiels consommateurs encourage, certainement, "l'essor d'entreprises maghrébines aptes à assumer un rôle efficace dans le développement économique et social de la région" comme mentionner par les participants au Forum d'Alger. Et comme premier pas, les opérateurs économiques maghrébins ont défini les secteurs à même de booster les échanges et le partenariat. Ils comptent ainsi "intensifier les échanges des biens et des services et de développer les investissements communs" et ce, "en réunissant les conditions adéquates". Le contexte économique mondial incite en tout cas, les pays de la région du Maghreb à "se rassembler" et conjuguer leurs efforts. L'intégration des économies est devenue ainsi "une nécessité incontournable" pour faire face aux enjeux de la mondialisation et à la concurrence des grands groupements internationaux, comme réaffirmé par les opérateurs eux-mêmes. Une démarche appuyée par le Fonds monétaire international par la voix de son représentant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Amor Tahari, qui a assisté aux travaux du Forum d'Alger en soulignant que face à la crise l'intégration économique pourrait constituer un rempart. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a rappelé dans ce cadre que "la meilleure défense contre la globalisation financière est l'organisation d'une union régionale". Une Union qui aura tout à gagner si les projets retenus venaient à être concrétisés. Abdelghani M.