Le P-DG de l'Eepad, M. Nouar Harzallah, a animé, hier, au siège de sa société, une conférence de presse, lors de laquelle il a présenté la situation qui le lie avec Algérie Télécom, depuis la fin de semaine. En effet, l'opérateur historique, Algérie Télécom, a pris la décision de résilier l'abonnement d'accès à Internet à ce provider. Les 87 000 abonnés de Eepad sont complètement coupés du monde virtuel et ce, depuis mercredi soir. La raison invoquée par Algérie Télécom est que le provider n'a pas honoré ses redevances. De son côté, l'opérateur de services sur Internet Eepad, souligne que le différend qui l'oppose à Algérie Télécom repose sur la baisse des tarifs de l'ADSL opérées selon les orientations de l'ex-ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M. Boudjemaâ Haïchour, le 20 avril 2008. "Cette réduction nous a été imposée sans pour autant bénéficier de la compensation en amont", a déclaré, hier, M. Harzallah. Autrement dit, elle n'a pas été appliquée convenablement, a laissé entendre le conférencier, qui a ajouté que "nous avons été obligé de vendre à pertes et entrer dans une situation de dumping, qui est interdite par la loi". On comprend que cette situation a mis en avant la violation du décret exécutif 02-141 du 16 avril 2002, fixant les règles applicables par les opérateurs de réseaux publics de télécommunications pour la tarification des services fournis au public, lequel décret stipule que les pratiques tarifaires anticoncurrentielles sont proscrites. On se rappelle aussi que le P-DG de l'Eepad, M. Harzallah, a, à maintes fois, tiré la sonnette d'alarme en affirmant qu'il n'y avait pas eu de concertation sur la question avec l'ARPT, cette dernière, relevant au passage que les fournisseurs d'accès à Internet (ISP) étaient les premiers à souffrir de cette baisse drastique et brutale des prix. "La baisse de 50% des coûts d'accès à Internet a atteint les ISP et entraîné des difficultés financières pour ces sociétés", a-t-il affirmé. Revenant aux problème des redevances envers Algérie Télécom, le provider a précisé qu'"en ce qui concerne la dette à juin 2008, l'Eepad l'a honorée à plus de 80% de son montant, à savoir à plus de 1 milliards de dinars, sans pour autant qu'elle bénéficie de compensations conséquentes liées aux coupures des liens depuis 2006". A ce sujet, le conférencier a expliqué, lors de la conférence de presse, qu'en cas de coupure de connexion, le fournisseur doit indemniser le provider, à savoir trois heures de coupure avec une journée de compensation. "Chose que Eepad n'a jamais réclamé" a-t-il dit. Alors que dans le cadre de la convention commerciale avec Algérie Télécom, l'application de l'article 6 alinéa 6.4 pose problème en ce sens où "nous estimons que l'obligation de dédommager ses propres clients dans le cas d'une défaillance contractuelle d'Algérie Télécom lui est imposée par ce dernier". Selon M. Harzallah, Algérie Télécom a contraint Eepad à supporter les dédommagements à l'égard de ses clients qui sont supérieurs aux charges qu'elle supporte elle-même à l'égard de l'Eepad lorsqu'elle est défaillante. Car, en effet, le prix de l'abonnement mensuel d'un lien versé par Eepad à Algérie Télécom rapporté à l'abonnement d'une journée est supérieur au prix de l'abonnement mensuel total rapporté à l'abonnement d'une journée versée par les clients d'Eepad qui bénéficient de ce même lien. Interrogé sur le règlement de cette situation, M. Harzallah a précisé que "le ministère a pris en charge le différend, à travers la création d'une commission qui devra discuter du problème et trouvera une solution rapide pour ne pas prendre en otage les abonnés". Le même responsable a souligné qu'il avait réclamé la création d'un comité de pilotage, chose qui n'a jamais vu le jour. Nassima Bensalem