La rencontre, aujourd'hui, entre le président Barack Obama et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sera l'occasion pour l'hôte de la Maison blanche de rappeler son soutien à la création d'un Etat palestinien comme élément d'un règlement du conflit proche-oriental. Alliée traditionnelle de l'Etat hébreu, l'administration américaine ne souhaite pas, toutefois, que ce sommet prenne l'allure d'une confrontation entre Obama et le nouveau chef du gouvernement israélien. Depuis son entrée en fonction fin mars, à la tête d'une coalition dans laquelle figure l'extrême-droite, Netanyahu a bien pris soin de ne jamais faire allusion à la création d'un Etat palestinien. A la différence de son prédécesseur George W. Bush, Obama s'est engagé à oeuvrer "vigoureusement" en faveur d'une solution dite à deux Etats coexistant en paix. Depuis sa prestation de serment le 20 janvier, le président américain a placé le Proche-Orient parmi les priorités de son agenda international. "Le président ne pense pas que les choses aillent dans la mauvaise direction", a déclaré l'un des conseillers d'Obama, interrogé sur la situation. "Deux Etats vivant côte à côte en paix et dans la sécurité -- à mon avis, c'est de cela dont ils vont parler et c'est un sujet sur lequel ils vont continuer à travailler", a dit ce responsable. Obama devrait également discuter avec Netanyahu de la question de la colonisation dans les territoires occupés en Cisjordanie. "Les Israéliens ont des devoirs liés à ces implantations de colons et à ces postes avancés", a dit ce responsable. "Cela sera certainement un autre sujet des discussions." Pour l'instant, Netanyahu a fait la sourde oreille aux appels en faveur d'un gel des installations de colons dans les territoires pris par Israël lors de la guerre des Six Jours. La communauté internationale considère ces implantations comme illégales, une condamnation qu'Israël ne veut pas admettre. Obama, qui doit rencontrer le président Mahmoud Abbas le 28 mai, souhaite également que les Palestiniens remplissent leur part du contrat et respectent leurs devoirs notamment sur les questions de sécurité et de terrorisme. La "feuille de route" de 2003, établie sous l'égide de l'administration Bush, a été largement ignorée par les deux camps. Elle prévoyait notamment un arrêt des activités de colonisation juive et un démantèlement des postes avancés. Si des divergences sont envisageables sur la question du conflit israélo-palestinien, une entente est beaucoup plus probable sur les relations avec l'Iran, les deux pays soupçonnant Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Israël reste malgré tout méfiant face aux efforts diplomatiques engagés par Obama à destination des Iraniens, estimant que si le dialogue échoue l'option militaire doit être envisagée. Un responsable américain s'est voulu rassurant sur ce sujet, précisant qu'Obama est "conscient de l'urgence de cette question" et de la nécessité de surmonter les réticences iraniennes. La reprise des négociations de paix entre Israël et la Syrie sous les auspices de la Turquie devrait également être au menu des discussions à la Maison blanche. Damas exige la restitution du plateau du Golan toujours occupé par Tsahal. Selon une source au sein de l'administration américaine, Obama aurait discuté le mois dernier avec le roi Abdallah de Jordanie de la possibilité d'élargir à d'autres Etats arabes l'initiative de paix. Mais dans l'immédiat, Washington affirme vouloir procéder à une série de consultations en tête-à-tête, avec les visites du roi Abdallah et du président égyptien Hosni Moubarak la semaine prochaine, afin de "progresser dans la bonne direction".