La crise financière actuelle est celle du système libéral, mais elle ne signera jamais la fin du capitalisme. Cependant, l'Algérie, à l'instar de tous les pays en voie de développement, aura impérativement son lot des retombées de l'essoufflement de la sphère financière internationale, même si les pronostics les moins pessimistes tablent sur la reprise de la croissance mondiale avant la fin de l'année en cours. C'est ce qu'il y a lieu de tirer en substance de la conférence présentée à Tizi Ouzou, dans le cadre des journées portes ouvertes sur l'Insim, sous le thème de "La crise financière mondiale et ses retombées sur les pays en développement", par les deux professeurs Rachid Boudjemaâ et Nacer Bouyahiaoui. A cette occasion, le professeur Boudjemaâ défendra mordicus que le capitalisme renaitra de ses cendres dès que la situation s'éclaircira, car "le capitalisme a toujours accepté toutes les formes de survie même celles qui dérangent son entourage pour un moment ; il n'a pas honte aussi de collaborer avec les Etats", dira-t-il. A propos de la conjoncture actuelle, marquée par le recours systématique au renforcement du rôle de l'Etat régulateur, le professeur dira que "pendant ce moment de crise les Etats interviennent de plus en plus, certes, mais dès qu'il rebondit, le capitalisme demandera aux Etats de garer à droite". Tel que le constat se présente, la crise mondiale actuelle ne provoquera aucun changement radical dans le mode de fonctionnement du système financier international, de l'avis de ce professeur. "Les Etats-Unis, qui incarnent le capitalisme et qui sont, au même moment, le point de départ de la crise, finiront par renouer avec la relance et il faut l'espérer, car ils sont toujours le centre de gravité de l'économie mondiale". Dans ce sillage, il remettra en cause la thèse selon laquelle, conséquence à la crise actuelle, la Chine pourrait détrôner les USA et s'imposera comme la première puissance mondiale, tout comme il ne ménagera pas les cercles qui tentent de décrire la conjoncture actuelle par l'existence de deux sphères, à savoir une sphère réelle et une autre financière, et c'est la faillite de la seconde qui aurait provoqué la crise de la première. De son côté, Nacer Bouyahiaoui se penchera sur la genèse de la crise et ses effets futurs sur les différents types d'économie au monde, en affirmant qu'aucun pays ne peut rester définitivement à l'abri. Les retombées sur l'Algérie ? Pour le professeur, l'économie nationale est d'ores et déjà sous l'effet de la crise et cela est reflété par la montée en flèche des importations, dont 8 milliards seulement pour la facture alimentaire et la chute libre des exportations pour cette année 2009 après le recul des cours du brut, du record de 147 dollars le baril, il y a moins d'une année, à moins de 50 dollars le baril aujourd'hui. Il se demandera aussi comment l'Algérie pourra s'en sortir avec la multitude de cadres de projections comme les lois de finances, les lois de finances complémentaires et le plan de relance. Mais, estime le professeur Bouyahiaoui, l'effet de la crise s'accentuera sur l'Algérie dans les étapes à venir, sous forme de "After choc" (choc ultérieur), même si la reprise de la croissance de l'économie mondiale est prévue avant la fin de l'année en cours. M. Amani