Le réseau d'Alimentation en eau potable (AEP) de la capitale compte actuellement au moins 150.000 branchements illicites, alors que le taux des fuites est estimé à 32%, selon un bilan de la Société des Eaux et de l'Assainissement d'Alger (SEAAL), présenté lundi lors des portes ouvertes organisées à l'occasion de son 3ème anniversaire."Sur un ensemble de 485.000 clients, au moins 150.000 ne sont pas encore comptabilisés, c'est à dire que ce sont des branchements illicites", a déclaré le directeur général de Seaal, Jean Marc Jahn, en présence du ministre des Ressources en eaux, Abdelmalek Sellal. Il a souligné que dans le contrat de management, signé en mars 2006 entre les actionnaires de Seaal (l'ADE, l'ONA et Suez Environnement), la société s'est engagée à installer 250.000 compteurs pour lutter contre la fraude en matière d'utilisation d'eau. L'entreprise a placé jusqu'à maintenant 210.000 appareils. La quantité d'eau facturée est passée de 90 millions de m3/an en 2006 à 110 millions m3/an actuellement, soit l'équivalent de 4,2 milliards de dinars/an, selon lui. Toutefois, les fuites d'eau restent "importantes", selon ce responsable, qui a estimé le taux de pertes physiques à 32% actuellement contre 35% en 2006. Cela est dû, d'après lui, à la "complexité et la vétusté" du réseau d'AEP de la capitale. Il a précisé, à cet effet, qu'environ 22.000 fuites ont été réparées pendant trois ans. La société vient d'entamer un programme de modulation de la pression d'eau au niveau d'Alger centre, en vue de protéger le réseau et diminuer les fuites d'eau. M. Jahn a rappelé que les objectifs du contrat signé avec ses partenaires algériens, portent notamment sur la réhabilitation des installations hydrauliques (réseau et stations d'épuration), la distribution d'eau de qualité sans interruption (H24) ainsi que le transfert du savoir-faire. Il a indiqué que le taux d'alimentation en H24 a atteint 81% et l'entreprise compte atteindre les 100% d'ici la fin de l'année en cours. Intervenant au cours de cette rencontre, M. Sellal a estimé que "de grands efforts ont été menés", en rappelant que l'objectif principal recherché par l'Algérie à travers cette gestion déléguée, était la formation des cadres algériens qui prendront la relève à l'avenir. "Nous sommes sur la bonne voie, mais on devra faire un effort dans les prochains mois pour améliorer davantage la situation", a-t-il dit. Le ministre a également insisté sur la nécessité d'accélérer les travaux de transfert des eaux usées de Oued El Harrach vers la station d'épuration et de traitement de Baraki (est d'Alger). Une fois épurée au niveau de cette station, dont la capacité sera augmentée jusqu'à 1,8 million de m3 en 2012, l'eau sera transférée vers le barrage de Douera (150 millions m3) pour servir à l'irrigation de quelque 15.000 ha d'arboriculture au niveau de la Mitidja. "Un effort particulier doit être également fait", a dit M. Sellal pour lutter contre les déperditions et le gaspillage de l'eau. "Il faudrait que le phénomène de fuites disparaisse définitivement", a-t-il insisté. Par ailleurs le ministre a indiqué qu'un Forum international sera organisé en octobre à Alger, regroupant les opérateurs et experts nationaux et étrangers pour évaluer la situation des réseaux d'AEP et ceux d'assainissement dans les grandes villes algériennes et trouver des solutions pour leur gestion. Société publique par actions de droit algérien, Seaal compte 19 agences et emploie 4.400 personnes. R.R