Les débats autour du plan d'action du gouvernement pour les cinq années à venir se poursuivent à l'Assemblée populaire nationale (APN). En effet, au troisième jour de ces débats, les parlementaires ont mis l'accent, lors de leurs multiples, interventions, sur l'urgence d'édifier une économie diversifiée et compétitive afin de se débarrasser de la dépendance vis-à-vis hydrocarbures. Dans cette optique, et compte tenu de son importance dans la préservation de la souveraineté nationale, la sécurité alimentaire a été au centre des débats des parlementaires. En effet, ces derniers ont mis l'accent sur l'urgence de développer l'agriculture. Tout en appelant au développement agricole des Hauts- Plateaux et des steppes ainsi que l'octroi de crédits sans intérêt pour les agriculteurs ayant prouvé leur capacité à contribuer à la création de richesses nationales. Dans ce sillage, les députés ont plaidé pour la fourniture aux agriculteurs de tous les moyens nécessaires, dont les engrais chimiques, à des prix raisonnables, de préserver les terres à vocation agricole, et ont appelé le gouvernement à poursuivre sa politique de soutien aux éleveurs, une activité essentielle à l'agriculture en Algérie. Il est à dire, que vu le fardeau de l'importation évalué à 40 milliards de dollars, plusieurs députés ont souligné la nécessité pour le gouvernement de renforcer les mesures destinées à soutenir le secteur de l'agriculture, notamment les cultures stratégiques, telles que les céréales, pour garantir la sécurité alimentaire qui constitue l'une des bases de la souveraineté nationale, et l'impératif d'offrir des incitations supplémentaires, notamment pour ces cultures, afin de réduire la facture alimentaire de l'Algérie. Par ailleurs, et dans le but de mettre fin à la pénurie et la spéculation, les députés ont exhorté le gouvernement à développer les réseaux de stockage, de conservation et de commercialisation des produits agricoles et animaux afin de répondre efficacement à la demande locale, d'une part, et de barrer la route devant la spéculation et les situations de monopoles, causes de la hausse des prix des produits agricoles de large consommation. Abordant, la question des investissements, les parlementaires ont mis l'accent sur les obstacles empêchant le développement de l'investissement local, notamment ceux liés au financement. Ils ont relevé dans ce contexte que les banques sont devenues le plus grand obstacle devant les promoteurs de projets d'investissement eu égard aux conditions paralysantes imposées pour l'obtention de crédits. Dans le même cadre, les députés ont exprimé leur préoccupation quant au manque enregistré dans la maintenance des infrastructures de base telles que les routes et les réseaux d'assainissement, ce qui a entraîné la dégradation de leur état malgré leur réalisation récente. Ainsi, ils ont souligné la nécessité de renforcer le contrôle technique avant et après la réalisation. A ce propos, il y a urgence de promouvoir l'investissement hors hydrocarbures et de trouver les solutions alternatives, notamment en cette conjoncture marquée par la crise économique mondiale. Concernant l'encouragement de l'investissement, notamment la création de petites et moyennes entreprises (PME), plusieurs députés ont exprimé leur préoccupation quant à la gestion des entreprises que le gouvernement entend créer durant les cinq prochaines années. Les députés ont estimé que la réflexion autour des solutions alternatives aux hydrocarbures est devenue plus qu'une nécessité. Ils ont, dans ce sens, estimé impératif de développer d'autres domaines productifs et de s'éloigner d'une politique économique fondée sur l'exportation du pétrole qui représente 97% des recettes de l'Algérie. Il faut dire, dans ce sens, que la facture des importations est de plus en plus lourde pour le Trésor public, soulignant la nécessité d'interdire l'importation de tout ce qui pourrait être produit localement et de protéger l'économie nationale des produits étrangers qui envahissent le marché national.