Omar Fetmouche, dramaturge et directeur du théâtre régional de Béjaïa a présenté ce week end dans son institution, la dernière qu'il a paraphée, " Les vigiles ", adaptée du texte de Tahar Djaout. C'est la troisième œuvre que cet homme de théâtre signe après deux autres adaptations. Après “Fadhma N'soumeur”, un vaudeville qui raconte la lutte de la Jeanne D'arc Kabyle, (Fadhma N'soumeur) contre le colonisateur français, et " Le fleuve détourné” de Rachid Mimouni. Omar Fetmouche, s'attaque à présent au dernier roman de Tahar Djaout, le premier intellectuel qui a ouvert en 1993, la liste macabre des assassinats des âmes savantes. Remarque : Omar Fetmouche reprend les textes des auteurs qui ont trépassés. Fadhma N'soumeur Mimouni, Djaout ne font plus partie de ce monde, et Fetmouche tente de leur rendre un hommage….posthume. Qu'à cela ne tienne, c'est en tout cas la première fois que l'on s'attache à donner vie au texte d'un révolté, d'un iconoclaste qui n'a jamais ménagé les pouvoirs qu'ils soient religieux, institutionnels ou autres. Selon Omar Fetmouche cette pièce a été distribuée à un panel de comédiens issus de son espace théâtral de Béjaïa comme Farid Cherchari, dans le rôle du personnage central, l'inventeur Mahfoudh Lemdjed , Kamel Chamek, Belkacem Kaouane, Rachid Maameria, Djohra Dereghala, Ahcène Azezni, Monnia Aït Meddour, Nassima Kedjtoul et Nassim Mohdeb, cette œuvre sera programmée au TNA en juillet prochain à l'occasion du Panaf. Omar Fetmouche s'attaquera selon ses dires avec l'aide de Djamel Abdelli à un autre chantier, " Le Foen " de Mouloud Mammeri, un autre auteur qui a trépassé. Sans écorner la trame de l'auteur, le metteur en scène y a mis sa propre touche en tissant une chronique bavarde, dont la substance, comme dans le texte original, se veut un coup de " gueule " contre l'ignorance, la bêtise et la grossièreté humaine. L'histoire se déroule dans une localité de la banlieue d'Alger, où un jeune professeur d'université, bricoleur à ses heures perdues, invente une machine à tisser, qu'il tente de faire breveter. " Les vigiles " qui a tout de même conquis le public pas toujours habitué à aller au théâtre qui n'existe pratiquement plus, s'est déroulé dans une salle qui n'était pas adaptée à ce genre de spectacle. Au théâtre comme au cinéma les conditions de présentation ou de projection sont hyper importantes, çà donne déjà du plaisir en soi. Mais bon. Lamentables conditions qui n'ont paru gêner que les initiés, puisque le public s'est largement enthousiasmé du spectacle des " Vigiles ". Dans la pièce, il y a sans cesse l'invocation cyclique de l'écrivain, à travers la lecture, confiée à une fillette (qui, pour le symbole, se prénomme Kenza, du prénom de la fille de l'écrivain, immortalisée par une fameuse chanson de Matoub) et de quelques fragments du roman de Djaout ; deux temps scéniques qui, finalement, se rencontreront juste avant la tombée de rideau, lorsque la fillette séraphique interpellera Mnouar Ziada, un personnage voué à l'assassinat, pour lui demander de ne pas la laisser seule. "El Hourras " se nomme cette verssion de Fetmouche dans cette version où la scénographie, a été confiée à Abderrahmane Zaâboubi assisté par Lamia Bachir et la musique de Bazou (Abdelaziz Yousfi). " Nous avons choisi, à Béjaïa, Tahar Djaout avant qu'il ne nous soit proposé. D'ailleurs, la majorité des Théâtres régionaux d'Algérie travaillent sur des adaptations. " avait soutenu le dramaturge. " Je pense que les livres de Boudjedra et de Mimouni [Fis de la haine et de la barbarie en général et de l'intégrisme en particulier] sont tout à fait les bienvenus (sic), quelle qu'en soit la pièce adaptée, c'est un bon moment de théâtre qui, en plus de sa qualité, rend un hommage émouvant à celui qui, de son vivant, a pourfendu les impostures et a été assassiné pour s'être revendiqué de " la famille qui avance ".a encore soutenu le directeur du TRB. Rebouh H