Après Le Fleuve détourné de Rachid Mimouni en 2007, c'est autour de Les Vigiles de Tahar Djaout d'être adapté pour le théâtre en hommage au grand écrivain assassiné. Omar Fetmouche, directeur du TRB, qui signe lui-même l'adaptation et met en scène le spectacle, informe que la générale de la pièce, dont les préparatifs techniques et logistiques sont au point, devra être présentée à la fin du mois de mai prochain à la maison de la culture de Béjaïa (la salle du théâtre étant encore en rénovation et ne devant être livrée qu'au mois de juillet). Pourquoi l'intérêt pour des textes romanesques qui par définition n'ont pas été conçus dans l'optique d'être joués sur les planches ? Parce qu'il y a une crise du texte théâtral, reconnaît-on et parce que l'hommage et la lutte contre la « culture de l'oubli » est nécessaire pour perpétuer la mémoire et l'œuvre des figures marquantes de la culture algérienne, répond-on. Il y a aussi que monter des œuvres d'écrivains emblématiques, au-delà des contraintes techniques propres au passage du registre romanesque à celui de la dramaturgie, est une recette qui a ses adeptes en ce moment. L'expérience de la pièce Le Fleuve détourné a été, en effet, couronnée du Grand prix du festival du théâtre professionnel et l'on ne sait pas tout à fait si l'on a primé le spectacle lui-même où l'œuvre méritoire de « lutte contre l'oubli ». Un débat à avoir. Pour le travail en cours, Omar Fetmouche annonce que le spectacle s'organisera autour de deux moments de représentations parallèles, celui de la narration romanesque et celui de la « structuration dramaturgique » proprement dites. L'on est ainsi convié à une pièce de théâtre, mais aussi à un moment d'intrusion du corps du roman via des lectures de passages pour convoquer le souffle de l'écrivain. Une combinaison dont on est curieux de voir les résultats. La troupe constituée, à l'occasion, réunit des comédiens plus au moins connus sur la scène, dont Ahcène Azezni, Belkacem Kaouane, Mounia Aït Meddour et autres Rachid Maâmria. Le premier rôle sera campé par le jeune Farid Cherchari qui fait également office d'assistant à la mise en scène pour la pièce. Enfin la musique est signée par l'inévitable Yousfi Abdelaziz, dit Bazou.