La récolte de riz est en retard au Vietnam, les premiers bateaux embarquant la nouvelle récolte ne quitteront pas le port d'Ho Chi Minh avant un mois alors qu'ils devraient être normalement en route pour l'exportation dès la fin février. Ce retard vietnamien pèse sur tout le marché car les gros pays importateurs que sont les Philippines et l'Indonésie ont cette année des besoins beaucoup plus importants que prévus. Manille pourrait acheter un million de tonnes supplémentaires. Le gouvernement craint des difficultés d'approvisionnement entre juillet et septembre quand la production locale se raréfie. Quant à l'Indonésie, elle importerait plus de deux millions de tonnes cette année selon un négociant. C'est beaucoup plus que ce qui est annoncé par les autorités. Hier, le gouvernement avançait un chiffre deux fois moins élevé : un million de tonnes pour l'année 2007. Les déboires de la météo ont malmené la production comme la conservation du riz. Le courant El Niño, en favorisant la sécheresse, a compromis la production locale. Plus récemment, les terribles inondations provoquées par la mousson ont désorganisé la distribution et détruit une partie des stocks détenus par le Bulog, l'organisme public qui contrôle ce marché. Mais les dégâts causés par la météo ne sont pas terminés : cette mousson surabondante repousse la moisson au mois d'avril, au-delà, on redoute au contraire une nouvelle sécheresse dont les effets sur la culture du riz sont bien pires que ceux de la pluie. Pour soulager un marché hypertendu, des livraisons sont attendues du Vietnam, mais en raison du retard dans la récolte de la péninsule, elles ne sont toujours pas arrivées, provoquant une nouvelle hausse des prix, c'est-à-dire l'effet inverse de celui qui était souhaité. Djakarta, qui préfère passer des contrats de gouvernement à gouvernement pour bénéficier de prix plus avantageux, se voit aujourd'hui pénalisé par ce choix. C'est pourquoi le négociant contacté s'attend à ce que le gouvernement indonésien ouvre rapidement au secteur privé les importations de cette denrée stratégique pour tout l'archipel. Il y a bien du riz disponible en Thaïlande où le gouvernement cherche à écouler les stocks accumulés par l'équipe précédente, mais il reste encore trop cher pour l'Indonésie. Sur le marché des métaux, pour la première fois depuis le début de l'année, le cours du cuivre se rapproche du seuil des 6 000 dollars la tonne pour une livraison dans trois mois sur le marché londonien des métaux. Hier, à la fin de la séance la tonne cotait 5 910 dollars. Une remontée soutenue qui signale le retour aux achats de la Chine à la veille du nouvel an lunaire. La voracité de la Chine, premier consommateur au monde de cuivre, a triplé le prix du métal rouge au cours des cinq dernières années, pas étonnant que son retour aux achats retourne la tendance à la baisse observée au début de cette année. La comparaison des mois de janvier 2006 et 2007 pour les importations chinoises de cuivre est éloquente : d'une année à l'autre, le volume a cru de 70%. Autre indicateur de la reprise des importations chinoises : l'érosion rapide des stocks du marché londonien entreposés en Asie, ils ont été divisés par quatre depuis le mois de novembre. En gestionnaires avisés, les Chinois estiment que les cours sont suffisamment retombés sur le marché mondial pour qu'ils regarnissent leurs réserves. Cela devient même urgent pour certains opérateurs. Le plus grand fabricant de tuyau en cuivre du pays ne dispose plus que de deux jours de consommation pour l'entreprise.