Les prix du maïs, du blé et surtout du soja ont progressé cette semaine sur le marché à terme de Chicago, soutenus par le recul du dollar et la hausse du pétrole et des marchés boursiers. "C'est une situation idéale: un dollar faible, des prix du pétrole en hausse et le soutien des marchés boursiers", a décrit Joe Victor, d'Allendale. Le cas de figure a bien soutenu les prix en début de semaine. Ceux du soja sont ainsi montés mercredi au plus haut en séance depuis septembre, et ceux du blé au plus haut depuis janvier. Dans le même temps, le dollar a dégringolé, ce qui rendait moins chers les prix pour les investisseurs munis d'autres monnaies. Le marché était soutenu par les investissements en provenance de fonds, a par ailleurs souligné Joe Victor, attirés après la publication des prévisions de semis pour la prochaine campagne. Le maïs a profité de ces estimations du département à l'Agriculture, avec des projections sous le milliard de boisseaux, les fonds estimant qu'en dessous de cette barre symbolique tout problème lié à la météo ne peut que faire progresser ce marché, a expliqué Joe Victor. Or cette saison de semis du maïs est régulièrement perturbée par des pluies trop abondantes. Quant au soja, il a continué de profiter d'une demande soutenue alors que les stocks étaient limités, à la fois pour cette campagne et pour la campagne à venir, selon les projections de l'USDA. Les cours du sucre se sont, pour leur part, installés un peu en-dessous de leurs récents pics, consolidant leurs gains des dernières semaines, tandis que le café grimpait et que le cacao se raffermissait, aidés par un dollar faible. Dans leur ensemble, les matières premières ont été stimulées par un affaiblissement du billet vert. Vendredi, le dollar est tombé à son niveau le plus bas de l'année face à l'euro, à 1,4030 euro. Les investisseurs cherchent à se protéger de l'inflation en achetant des matières premières vendues en dollars, dont la valeur ne se dépréciera pas. Les cours de la fève brune se sont stabilisés à Londres et ont repris un peu de terrain à New York après leur baisse de la semaine dernière. "L'annonce d'une épidémie de cosse noire au Cameroun (cinquième producteur mondial de cacao), qui pourrait amputer jusqu'à 20% de la principale récolte, a apporté un soutien au prix", rapportaient toutefois les analystes de Barclays Capital. "Bien que cette perte ne soit pas très importante pour l'équilibre mondial du marché, une telle annonce a pu aider le marché à s'intéresser à la production, perturbée, et oublier un peu les chiffres de la demande", ajoutaient-ils. Les cours du cacao souffrent depuis un mois de prévisions anticipant un déclin de la consommation à cause de la crise économique. Sur le Liffe, la tonne de cacao pour livraison en juillet valait 1616 livres sterling la tonne vendredi à 14H00 GMT (16H00 HEC), contre 1607 livres une semaine plus tôt à 11hOO GMT. Sur le NYBoT, le contrat pour livraison en juillet valait 2.432 dollars la tonne contre 2.335 dollars vendredi dernier. Les cours du café ont continué à grimper, à la faveur d'un dollar faible et d'un équilibre serré entre l'offre et la demande. Les cours du sucre ont consolidé leurs gains et fini la semaine en hausse, sans toutefois améliorer leurs performances. La semaine dernière, le cours du sucre avait atteint 16,06 cents la livre, un plus haut depuis juillet 2006, les investisseurs pariant sur un déséquilibre important du marché cette année, dont une forte pénurie en Inde. L'Organisation internationale du sucre (ISO), qui s'attendait il y a trois mois encore à un déficit de 4,9 millions de tonnes pour l'année 2008-2009, l'estime à présent à 7,8 millions de tonnes. La maison de courtage Czarnikow, qui tablait en février sur un déficit de 10,4 millions de tonnes, devrait elle aussi réviser ce déficit à la hausse dans son prochain rapport, ont indiqué ses analystes. Dans ce contexte, les prix du sucre pourraient gagner encore un cinquième de leur valeur d'ici à la fin de l'année, a estimé le président de Cosan, le plus gros industriel de la canne à sucre au Brésil, cité par la revue The Public Ledger. De leur côté, les prix des métaux ont suivi les mouvements d'humeur des autres marchés, et connu un pic mardi, avec une poussée d'optimisme des investisseurs, avant de retomber sans profiter de la faiblesse du dollar. La faiblesse de la monnaie américaine qui s'échangeait près de 1,40 dollar pour un euro, rend moins chères les matières premières libellées en dollars et favorise généralement une hausse de la demande et, partant, de leurs cours. Synthèse R.T.M.