L'activité des concessionnaires automobiles en Algérie, souvent anarchique, a été réglementés l'an dernier par un décret exécutif fixant les conditions et modalités d'exercice de l'activité de commercialisation de véhicules automobiles neufs. Parmi les principaux points du décret, rappelle-t-on, l'obligation d'importer des véhicules fabriqués selon les normes en vigueur dans le pays d'origine, à savoir des normes de qualité, de respect de l'environnement et de la circulation. Le décret stipule aussi que les concessionnaires ne peuvent plus exiger une avance de plus de 10 % du prix de cession du véhicule, contre 20 à 40 % actuellement, ce qui est contraire à la loi. Le décret évoque les conditions de facturation et celles relatives à la mise à disposition des utilisateurs des véhicules conformes à leurs exigences. Il y a aussi des dispositions applicables, avec délai, concernant en particulier la mise en place des show-rooms, du service après-vente, de cahiers des charges devant lier ces opérateurs économiques aux clients et utilisateurs. Le délai de livraison du véhicule commandé, précise-t-on dans l'article 24, ne peut en aucun cas dépasser une durée de 45 jours. Mais l'analyse de l'application de ces mesures draconiennes sur le terrain révèle une réalité autre que celle imposé par les textes de loi. En effet, la plupart des concessionnaires développent des réseaux de service après-vente déficients. La cherté des pièces de rechange et les ruptures de stocks sont souvent le lot des automobilistes. Aussi, la facture d'importation des pièces de rechange ne cesse de s'alourdir. Avec un parc automobile de près de 4,5 millions de véhicules, le souci majeur est de pouvoir limiter au mieux l'introduction de pièces de rechange contrefaites, un des facteurs des accidents de la circulation. Il faut savoir que la pièce de rechange contrefaite est un fléau qui met en péril à la fois et l'économie nationale et la sécurité des usagers. Sur les 2,5 milliards de dollars consommés par le secteur de l'automobile, importation s'entend, 500 millions de dollars ont représenté l'achat de pièces de rechange. Comment peut-on donc réduire ces importations et mettre fin au marché de la pièce de rechange contrefaite ? Dans ce cas là, il faut investir dans le segment de la fabrication des pièces de rechange est la meilleurs solution. Dans ce contexte, un projet de loi qui oblige les concessionnaires de véhicules agréés à produire certaines pièces de rechange pour les voitures qu'ils importent en Algérie se trouve actuellement au niveau du ministère de l'industrie. Il accorde aux sociétés un délai pour s'adapter aux nouvelles mesures en les contraignant à ouvrir des usines pour la production des pièces de rechange. Les sociétés qui importent les véhicules devront désormais produire en Algérie certaines pièces de rechange, première étape avant de passer carrément à la production réelle, loin du montage et de la sous-traitance. La mise en place d'usines de fabrication des pièces de rechange est plus judicieuse, d'autant que le projet de loi prévoit l'insertion d'une main-d'œuvre locale dans ce nouveau marché. Il est à noter que le projet de loi en question sera prochainement soumis au gouvernement pour débat et adoption. Samira H.