L'Algérie fait partie de cette région méditerranéenne considérée comme étant un centre de grande variabilité génétique, ce qui lui permet d'être la source pour de nouveaux caractères recherchés pour l'amélioration de la productivité agricole. Mais, à l'instar des tendances observées à l'échelle mondiale, confirmées par les divers sommets de la terre (Stockholm, Rio et Johannesburg), l'Algérie connaît un rythme rapide de dégradation de la diversité biologique et agricole, selon le bureau en conseil en développement Gredaal.. En Algérie, les pertes des taxons cultivés avoisinent moyennement les 59 % et celle des animaux 56 % selon la même source. Cette situation ne va pas sans induire des incidences sur l'alimentation des populations et les tendances enregistrées, ici et là, peuvent devenir impérieuses et préoccupantes. L'allusion, est faite aux nombreuses et infructueuses tentatives d'organiser notre agriculture. Les politiques agricoles mises en œuvre depuis le début des années 70 ont appréhendé le développement agricole sans des préalables de consensus et de combinaisons intelligentes pour préserver la diversité biologique. Dans tous les cas il faudra relever qu'au regard des politiques agricoles et du modèle de planification du développement agricole, adoptés depuis le début des années 70, les perspectives de valorisation de la diversité des territoires, des ressources biologiques et du dynamisme de la société rurale ont été reléguées au second plan, au profit d'approches marquées du sceau du "productivisme" et du "technicisme" béats dont on mesure aujourd'hui les effets dépréciateurs. Aussi, la conservation et la valorisation de types génétiques originaux apparaît, aujourd'hui, comme une impérieuse nécessité. Ceci est d'autant plus vrai que l'Algérie devra faire face aux obligations découlant de la ratification de la convention internationale sur la biodiversité. Mais cette valorisation des ressources biologiques nationales ne saurait se faire en rupture avec le dynamisme des communautés rurales et des écosystèmes qui constituent, en dernière instance, les supports humains et physiques de la biodiversité Penser le processus de valorisation du patrimoine biologique national, loin d'être la conséquence d'une vision lyrique du développement agricole ni une reproduction mécanique de la pensée agronomique dominante des organisations internationales, revient en fait à concevoir des politiques hardies capables d'articuler, dans une perspective favorisant les remontées écologiques salutaires, le capital biologique existant, les territoires, les communautés rurales et les savoir faire qu'il faudrait réhabiliter et réinterpréter à la lumière des sciences agronomiques et sociales modernes. D.B.