Dans le cadre de la lutte contre la pollution atmosphérique et la préservation de la santé publique, l'opération Pro-air a été lancée hier. Il s'agit d'un programme de promotion de l'utilisation du GPL autrement dit le Sirghaz en tant que carburant. L'initiative relève de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue) et la Banque de développement local (BDL). Selon l'Aprue, le programme consiste à mettre en place un mécanisme de financement qui permettrait aux particuliers souhaitant convertir leurs véhicules au GPL, de bénéficier d'un crédit à zéro taux d'intérêt. Un mécanisme qui permettra d'atteindre les 3 000 conversions annuelles. Cette initiative a été retenue dans le cadre du programme national de maîtrise de l'énergie (PNME) s'étalant de 2007 à 2011 en Algérie. Mme Karima Aït Saïd, chef du département de transport énergies renouvelables à l'Aprue, affirme que " notre objectif est d'avoir plus de 3 000 conversions chaque année", et d'ajouter qu' "avec ce mécanisme pérenne, nous pouvons dépasser l'objectif fixé". Le programme a pour objectif principal d'apporter un appui au développement du GPL et de diminuer, ainsi, la tension sur les autres types de carburants, en particulier le Diesel qui connaît un développement accru du fait de la diésélisation du parc automobile et de réduire substantiellement la pollution dans les zones urbaines eu égard aux qualités intrinsèques du GPL/C qui est très peu polluant. Ces crédits seront financés à partir des ressources financières du Fonds national de maîtrise de l'énergie (FNME) et seront destinés à la fourniture et la pose du système du GPL/C dont le montant et la durée de remboursement dépendra des types de système des véhicules. L'accord passé entre l'Aprue et la BDL précise également que le crédit maximal pour les véhicules à système de carburateur (essence) est de 25.000 DA avec une durée de remboursement d'une année alors que pour celui des véhicules à système d'injection (mazout) il est de 35.000 DA avec une durée de deux ans. Quant à la troisième catégorie, à savoir les véhicules à système séquentiel, le montant du crédit est arrêté à 72.000 DA et remboursable en deux ans également. Le secteur des transports, rappelle-t-on, figure parmi les plus grands consommateurs d'énergie en Algérie. Le recours à l'utilisation des carburants propres fait partie intégrante des dispositions de la loi relative à la maîtrise de l'énergie et des mesures visant à préserver les ressources énergétiques, fait remarquer l'Aprue. Depuis le lancement de la conversion des véhicules au GPL/C par les pouvoirs publics vers les années 1980, le parc de véhicules, estimé à 3,8 millions d'unités toutes catégories confondues, "a enregistré seulement 120.000 conversions à ce jour", précise l'Aprue. "Un chiffre très en-deçà par rapport aux potentialités et aux atouts de l'Algérie qui dispose notamment de réserves importantes de GPL/C, d'une capacité de conversion appréciable, soit une conversion de 80.000 véhicules par an pour 130 installateurs publics et privés et d'un prix à la pompe de GPL/C très attractif", souligne l'Agence. Autrement dit, il y a un énorme retard dans le développement de l'utilisation du GPL/C dans notre pays. A titre d'exemple, la Turquie arrive à convertir 150.000 à 200.000 véhicules par an, alors que l'Algérie a converti 120.000 véhicules seulement depuis une vingtaine d'année. Les experts s'expliquent mal le fait que l'Algérie qui est productrice de GPL/C, a un secteur des transports qui dépend à 96% des hydrocarbures liquides. Le transport consomme aujourd'hui près des 2/3 de la consommation finale des produits pétroliers, alors que la consommation du GPL/C ne représente qu'une infime partie. Les prévisionnistes affirment que si l'Algérie continue à utiliser davantage le diesel et l'essence au détriment du GPL, elle sera contrainte, à terme, d'importer le diesel pour répondre aux besoins de plus en plus croissants du marché. Et qui dit importation du diesel, dit augmentation des prix. Et, pour éviter à l'Etat de subventionner encore les prix du diesel à long terme, au cas où il y aura importation, les pouvoirs publics ont tout intérêt à développer la filière du GPL. Nassima Bensalem