Depuis 1999, le 8 juin est célébré un peu partout dans nos structures culturelles comme la journée de l'artiste, correspondant à l'anniversaire du trépas du premier artiste guillotiné par l'armée française, en 1958, Ali Maâchi, le musicien dandy de la ville de Tiaret. Ici et là est organisée, une série d'activités culturelles destinées à rendre hommage aux artistes algériens, morts ou encore en vie, qui ont marqué par leur inspiration et leur sensibilité créative la vie culturelle et intellectuelle du pays. Il y a donc une décennie que l'ex-DG de la télévision algérienne, Hamraoui Habib Chawki, décida d'instituer chaque année, à la date du 8 juin, la journée nationale de l'artiste. Nouveauté cette année à l'occasion de cette journée, l'annonce faite par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika de créer des industries culturelles. "La mise en place prochaine des industries culturelles sera la base matérielle d'un essor sans précédent de la culture et de l'art dans notre pays", a souligné le chef de l'Etat, dans un message aux artistes à la veille de la journée de l'artiste célébrée le 8 juin. Le président Bouteflika a fait savoir, en outre, que "nous voulons une Algérie où l'éducation artistique commence dès le plus jeune âge, une Algérie où les produits culturels et artistiques pénètrent dans chaque salle, dans chaque maison". "En ce jour anniversaire d'assassinat de notre grand musicien national Ali Maâchi par l'armée coloniale le 8 juin 1958, je vous appelle à vous recueillir à la mémoire de tous les créateurs de beauté qui ont donné leur vie pour que l'Algérie recouvre sa liberté et son indépendance", écrit le chef de l'Etat. Il a également appelé toutes les femmes et tous les hommes de culture en Algérie et, en particulier les artistes, à participer "au vaste mouvement de renaissance nationale qui s'est enclenché, a-t-il souligné, au cours de ces dernières années". Le président Bouteflika a assuré, par ailleurs, que l'Algérie est "en train de sortir des affres de l'anarchie et du terrorisme, mais le succès de la réconciliation nationale ne serait pas complet s'il se réduisait à une victoire sur le désordre barbare". Ce succès "doit être aussi une victoire de la créativité nationale", a estimé le chef de l'Etat, arguant que pour ce faire, l'Algérie "a besoin des pinceaux de ses peintres, du regard de ses cinéastes, des gestes de ses acteurs et de ses danseurs, des rythmes de ses musiciens et de l'écriture de ses femmes et hommes de lettres". A cette occasion, il a appelé tous les artistes algériens à "faire de la reprise du développement économique et social, une vaste entreprise d'embellissement" des villes algériennes et de ses campagnes. "Notre développement, nous le voulons d'abord à caractère humain, et non pas seulement un développement mesurable par des indices quantitatifs", a expliqué le président Bouteflika, ajoutant que ce développement "doit créer les conditions d'un épanouissement personnel et esthétique" de tous les Algériens. Industries culturelles, seraient une sorte d'un grand espace où devront se concocter c'est à dire se produire des œuvres artistiques, tous genres confondus. Des industries à l'image du défunt CAAIC par exemple, d'où sortait chaque année une moyenne d'une vingtaine de films algériens. Une bonne nouvelle somme toute pour la famille artistique qui n'est affiliée à aucune caisse d'assurance et qui aura du pain sur la planche notamment avec la création d'ici 2010 par le ministère de la Culture d'une mutualité qui regroupera la famille des arts.