Dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de l'artiste, qui coïncide avec le 47e anniversaire de Ali Maachi, la ville de Tiaret abrite, du 4 au 8 juin, un concours régional du chant oranais qui consacrera de jeunes musiciens qui viendront de plusieurs wilayas de l'Ouest pour donner de la voix à une manifestation culturelle dans la cité qui a enfanté le chantre de la musique algérienne, le martyr Ali Maachi, celui qui a chanté pour la postérité « Angham El Djazaïr », « Hadhak el youm fel achia », « Ouassit el goumri », « Tahta samaa El Djazaïr » et « Ya babour » qu'on continue de fredonner avec nostalgie. La célébration, cette année, de la Journée nationale de l'artiste, au-delà du programme destiné aux jeunes musiciens en herbe, semble pâtir de cette platitude qui règne dans le secteur et de l'absence criarde du conseil culturel de la wilaya. En tout état de cause, les organisateurs, dont la direction de la culture, ont retenu pour cette édition des joutes musicales et théâtrales ponctuées par des hommages à des artistes dont certains viennent de tirer leur révérence dans un silence pesant. Ainsi, Tiaret vient de perdre le peintre-caricaturiste, Aïssa Bouchareb, qui s'est éteint après avoir tenté à sa manière de situer le mal de notre société avec ce goût prononcé pour la quête du beau, de la vérité et d'un certains idéal qu'il ne trouva point dans un environnement agressif et peu enclin à l'écoute de ses sensations qu'il avait traduites à travers des œuvres restées immortelles. En plus de Bouchareb, il y a Sahraoui Guemair, l'inusable chanteur de la troupe « Les émirs », rongé lui aussi par la maladie mais aussi par cette indifférence qui tue. Reste tout de même aux jeunes talents de s'exprimer et d'exprimer par là même cette flamme juvénile, elle seule capable de transcender les clivages et les pesanteurs.