"Orient, Occident, le choc ? ", le livre tout neuf du spécialiste de l'Orient, Antoine Sfeir, vient tout juste de paraître aux éditions Sedia, une maison qui a eu à publier l'an dernier, "Vers l'Orient compliqué", un essai du même auteur. Pour la circonstance, l'auteur français d'origine libanaise sera à Alger entre le 24 et le 26 juin prochain pour animer une conférence non pas au Centre culturel français comme ce fut le cas l'an dernier mais à l'hôtel feutré du Sofitel. Ce rendez-vous avec la presse aura lieu le 25 juin à 15h et sera suivi bien sûr d'un débat et d'une vente dédicace. L'essayiste abordera le thème aussi actuel qu'incompris de l'" Islam et islamisme ". Pour avoir une idée sur ce nouvel ouvrage, voyez ce qu'il écrit en quatrième des couvertures. " Depuis des décennies, le monde arabe connaît une interminable descente aux enfers. L'Occident porte une large part de responsabilité, mais aussi les dirigeants orientaux eux-mêmes, ou la pâle copie que sont leurs héritiers. Livrée aux appétits des puissances occidentales après la Première Guerre mondiale, cette région est devenue le terrain d'affrontement des rivalités. La découverte du pétrole en Irak et en Arabie saoudite dans les années 30 a aiguisé les convoitises européennes et américaines. La création de l'Etat d'Israël en 1948, vécue par le monde arabe comme " la catastrophe ", n'est toujours pas acceptée. Génération après génération, les conflits se transmettent et s'élargissent. Aujourd'hui, nous assistons impuissants à l'énumération morbide des victimes, et de nombreuses questions se posent. Y a t-il une fatalité pour que les Arabes ne connaissent ni le repos ni la paix ? L'Islam est-il insoluble dans la démocratie ou dans la république ? Cette enquête sans complaisance, menée sur le terrain durant plusieurs années par deux spécialistes du monde arabe, Christian Chesnot et Antoine Sfeir, se veut une analyse clinique et complète des crises enchevêtrées du Moyen-Orient. Un examen pour mieux comprendre une région dont l'avenir est une des clés de notre stabilité. Né en 1948 au Liban, Antoine SFEIR est journaliste, Directeur des Cahiers de l'Orient, revue d'études et de réflexions sur le monde arabe et musulman, président du Centre d'études et de réflexions sur le Proche-Orient (France), professeur en relations internationales à l'Ecole des hautes études en sciences de l'information et de la communication et auteur de plusieurs essais. C'est un des plus grands spécialistes du Proche et Moyen-Orient. L'an dernier, Antoine Sfeir s'était dit pas optimiste du tout quan aux changements que peut apporter l'élection de Barak Obama, mais il espérait que le chapitre du dialogue avec les nations arabes soit rouvert. La grande attente qu'on puisse avoir, c'est de voir les régimes arabes dialoguer, se parler entre eux. Et parler veut dire se connaître, car c'est la voie de l'apaisement. Ça s'est déjà fait par le passé au sein de la Ligue arabe mais ils n'arrivent plus à le faire car il y a un renfermement voulu par la puissance unipolaire. “Un renfermement de chaque Etat arabe sur lui-même qui a mené à l'éclatement du monde arabe. " avait il soutenu, précisant qu'après " la fin de la première guerre du Golfe, en 1991, lorsque l'Union soviétique est tombée, le monde est devenu unipolaire et tous les Etats se sont précipités vers la Maison-Blanche pour se faire reconnaître. Et c'est à ce moment-là qu'il y a eu éclatement du monde arabe. Ça a d'ailleurs été la descente aux enfers à partir de 1991 ".Touchant du doigt un phénomène récurent quant à la gestion des nation arabes de leur propre problème, le franco-libanais, Antoine Sfeir, déplore le fait que les " Arabes ont la fâcheuse manie de ne pas savoir compter sur eux-mêmes. Et les jeunes d'aujourd'hui, sur lesquels tous les espoirs peuvent être fondés, manquent malheureusement de culture sur le monde arabe, parce qu'ils n'ont pas été les récipiendaires d'une transmission de savoir. " a t-il regretté. Selon lui l'Algérie " est un un pays qui a un énorme pouvoir. C'est l'une des capitales du nationalisme et un symbole du panarabisme. Elle a un rôle à jouer pour contrer l'éclatement du monde arabe. Rachida Couri