Le ministre des Transports, M. Amar Tou, a souligné, jeudi, que son ministère était sur le point d'élaborer la mouture finale du projet d'amendement du code de la route qui sera soumis au Parlement avant la fin de cette année. En réponse à une question orale d'un membre du Conseil de la nation, réuni jeudi en séance plénière, M. Amar Tou a affirmé que les amendements proposés visent à mettre un terme aux accidents de la circulation en infligeant des peines plus sévères à leurs auteurs. Selon le ministre, ces amendements prévoient la création de sections spécialisées au niveau des tribunaux en vue d'examiner en urgence les affaires portant sur des accidents de la circulation, prendre les sanctions qui s'imposent à l'encontre des mauvais chauffeurs, poursuivre les moniteurs d'auto-écoles et les ingénieurs des examens ayant remis le permis de conduire à des non-méritants, élargir la formation en conduite de manière à couvrir tout le centre-ville, et enfin, introduire certains aspects théoriques et pratiques dans l'apprentissage de la conduite. "Durant ces dernières années, des efforts ont été déployés pour réduire le nombre des accidents de la circulation et ce, en dépit du nombre croissant des voitures qui a atteint 5 millions en Algérie en 2008", a-t-il indiqué. "Ces efforts, a-t-il poursuivi, ont concerné la généralisation du contrôle technique des véhicules, la création du Centre national du permis de conduire pour l'organisation des examens et des examinateurs, conformément à la loi de 2001, la réorganisation pédagogique et la requalification des auto-écoles en vue d'assurer des prestations de qualité conformes aux exigences qu'impose la sécurité sur les routes". Le ministre a tenu à annoncer également que le gouvernement va mettre au point un fichier national concernant le permis de conduire, la carte grise et les contraventions, et recourra dans un proche avenir au permis à points tout en élargissant les activités du Centre national de prévention et de sécurité routière au niveau des wilayas de manière à associer toutes les structures concernées par la prévention et la sécurité. D'autres nouvelles mesures de prévention ont été prises en 2009, a ajouté le ministre, pour réduire le taux de mortalité dans les accidents de la route, d'autant que le ministère est en train d'élaborer un cahier des charges propre à chaque mode de transport. Pour conclure, le ministre a insisté sur la nécessité de renforcer les auto-écoles en équipements modernes et d'utiliser des moyens plus récents dans les examens du code de la route, et de faire preuve de rigueur dans les examens de conduite. Le ministre a rappelé que le nombre de victimes d'accidents de la route en 2008 a atteint 4 422 morts, soit une moyenne de 82 morts pour 100 000 véhicules, précisant que les jeunes ne sont pas les seuls à l'origine de ces accidents. 28,55% des accidents ont été causés en 2008 par les conducteurs âgés entre 30 et 39 ans contre 19,73% par les 25-29 ans et 16,5% par les 18 et 24 ans. Le taux de décès dans les campagnes est plus élevé que celui enregistré dans les villes, a enchaîné M. Tou, précisant que l'année 2008 a enregistré 83% de décès, contre 17% dans les villes. La région Est du pays vient en tête avec 38,86%, suivie du Centre 28,7%, l'Ouest 23,4% et enfin le Sud avec 8%. S'agissant du coût des accidents de la route, M. Tou l'a estimé à 100 milliards de DA en 2007 (équivalent à 1,3 milliard de dollars). Parmi les facteurs à l'origine de ces accidents en Algérie, le ministre a évoqué l'importance du parc automobile national et le non-respect du code de la route. Il a insisté, dans ce sens, sur l'éducation routière au niveau de tous les paliers scolaires. Les travaux de réalisation du tramway d'Alger reliant l'avenue des fusillés (Hussein Dey) à Bordj El Kiffan, a souligné le ministre, sont très avancés et les études sont en cours pour réaliser des tramways dans six autres wilayas. Le ministre a réitéré l'attachement de l'Etat à la décision de ne pas investir dans le domaine des transports maritimes côtiers, affirmant que le secteur est ouvert aux privés soumis à la loi algérienne. O. M.