Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a pressé mardi à Tunis les Etats du Maghreb de concrétiser leur intégration économique en dépit des entraves politiques. “C'est quand même pas compliqué de concevoir qu'ils s'appliquent à eux-mêmes les relations qu'ils ont avec les pays de l'Union européenne sur le commerce et la suppression des tarifs douaniers”, a-t-il lancé lors d'une conférence de presse. Le patron du FMI s'adressait à la presse à l'issue d'une brève visite à Tunis à l'occasion du 50e anniversaire de la création de la Banque centrale de Tunisie, au cours de laquelle il a rencontré le président Zine El-Abidine Ben Ali. L'intégration du Maghreb et la crise financière mondiale ont été au centre de l'entrevue, a-t-il dit, faisant état de sombres perspectives régionales. “Les perspectives du FMI ne sont pas formidables, l'année 2009 sera une année difficile y compris pour les pays du Maghreb, même s'ils continuent de voir des taux de croissance assez significatifs”, a-t-il noté. “La question est de savoir si l'on est capable d'avancer sur les dossiers économiques même lorsqu'il reste des différends politiques”, s'est-il demandé, citant les entraves au commerce, les projets d'infrastructures communes et divers projets privés en suspens. Le patron du FMI, qui venait de Libye où il a assisté à une réunion sur l'intégration économique au Maghreb, a quitté Tunis pour Paris.