Le taux de chômage en Italie a atteint son niveau le plus haut en 14 ans au premier trimestre 2009 dans le contexte de turbulences économiques mondiales, ont rapporté des médias locaux. Le taux de chômage a atteint presque 8 %, ce qui représente 2 millions de chômeurs, d'après un rapport publié vendredi par le bureau national des statistiques Istat. La crise financière mondiale a entraîné le licenciement de plus de 204 000 Italiens au cours des trois premiers mois de l'année, a indiqué le rapport. Le marché de l'emploi en contraction a touché durement la partie australe du pays, où les taux de chômage sont les plus élevés. La production industrielle en Italie a diminué, menant à une nette baisse du taux d'emploi, bien que le pays se trouve en meilleure posture que d'autres pays européens. D'après Istat, les emplois perdus sont tous des postes non salariés "indépendants" occupés par les artisans, les commerçants et les producteurs italiens. Des petites et moyennes entreprises ont été obligées de licencier des travailleurs pour réduire les coûts et survivre à la crise financière. Plus de 245 000 travailleurs ont été renvoyés chez eux temporairement avec un salaire réduit versé par les employeurs et le gouvernement. L'année dernière, le nombre de travailleurs licenciés a atteint 61 000. En Italie, les petites et moyennes entreprises représentent environ 90 % du secteur industriel. Istat a indiqué que le nombre total d'emplois dans le pays a baissé, car les emplois dans le secteur industriel ont chuté de 1, 6 % et dans le secteur des services de 0,8 %. Le seul secteur observant une augmentation du nombre d'emploi est celui de la construction, avec une augmentation de 1,7 % au premier trimestre, alors que le nombre d'emplois dans le secteur agricole a chuté de 3,4 %. Alors que les personnes âgées de moins de 34 ans représentent presque 50 % de la population au premier trimestre 2009, elles ont rencontré des difficultés plus importantes lors de leur entrée sur le marché du travail. Elles ne se trouvent pas à l'abri d'un filet de sécurité comme les allocations chômage et sont plus vulnérables à la récession économique. Le scénario va s'empirer dans les prochains mois. Confindustria, association italienne des entrepreneurs, prévoit une baisse de 2,7 % du nombre des personnes actives en 2009 et de 0,6 % en plus en 2010, a rapporté le journal financier Il Sole 24 Ore. Confindustria prévoit également qu'entre 2008 et 2010, la récession coûtera 1 million d'emplois en plus. Cette importante perte du nombre d'emplois est étroitement liée à la baisse de la production. Le PIB italien devrait chuter de 5 % en 2009, selon l'association italienne. Mercredi, l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) a publié des chiffres encore plus sombres, estimant un taux de chômage en Italie à environ 10 % en 2009, en-dessous de la moyenne de la zone euro. Des économistes italiens ont indiqué que les impacts de la crise financière seront ressentis sur la production et l'emploi, réduisant le pouvoir d'achat et la consommation des ménages. Cependant, d'autres analystes ont estimé que le pire de la crise financière est passé et que le pays se dirige vers une reprise économique du fait que les entreprises commencent à investir de nouveau dans les marques et les innovations. Pour stimuler la reprise économique, le ministère des Politiques sociales oeuvre sur l'introduction de bénéfices spéciaux pour faire en sorte que les entreprises ne licencient pas et qu'elles réintègrent les chômeurs. Le ministre des Politiques sociales, Maurizio Sacconi, a confié aux médias locaux que les données d'Istat sont meilleures que ce que le gouvernement avait prédit, ce qui signifie que le programme initié par le gouvernement a porté ses fruits.