L'été approche et annonce le grand retour des émigrés. Dans ce sens plusieurs ports et aéroports du pays se préparent déjà à accueillir l'afflux de voyageurs. C'est le cas notamment à Oran où les différents responsables des services concernés par la gestion des flux de voyageurs ont affirmé que tous les dispositif d'accueil des estivants émigrés ont été mis en place à la lumière des besoins exprimés par la communauté nationale établie à l'étranger. Certes, selon M. Chemssa Mohamed, directeur du port et président du comité local de facilitation des conditions d'accueil des voyageurs par mer, «un renforcement a été installé au niveau des agents chargés de l'accueil et de l'orientation, ainsi que la modernisation des moyens de gestion pour ces arrivées». Par ailleurs, pour les responsables comme pour les voyageurs, les points de tension surviennent en fin de période estivale, lorsque les vols aériens et les lignes maritimes affichent complet, autant de tracasseries liées à la gestion “des billets ouverts” et des “listes d'attente”. Sur ce point, M. Chemssa a précisé que c'est le cas enregistré chaque année dans les quatre gares maritimes du port d'Oran, “particulièrement durant la période précédant la rentrée scolaire et sociale”. M. Chemssa a ajouté que la majorité des voyageurs venus d'Europe “préfèrent avoir des billets ouverts pour le retour” afin d'allonger ou rétrécir à leur convenance leur séjour. D'autre part, selon le directeur régional de l'Entreprise nationale du transport maritime des voyageurs (ENTMV-Algérie Ferries), Noureddine Abdellatif, «les plus importantes listes d'attente sont enregistrées lors des deux dernières semaines d'août du fait que 80 % des estivants décident de leur retour précisément durant cette quinzaine». Le problème soulevé par nombre d'opérateurs est que “la clientèle décide à la dernière minute de la date de son retour, d'où les perturbations dans la gestion des flux”, d'autant plus qu'il s'agit de traiter le transit de voyageurs à une cadence de cinq navires par jour au lieu de deux en période normale. Le débat sur cette question s'est cristallisé depuis plusieurs années autour de la nécessité d'adapter le dispositif d'accueil, améliorer ses conditions, en tenant compte des observations des représentants parlementaires de la communauté algérienne établie à l'étranger. Le ministère de la Solidarité nationale et de la Communauté établie à l'étranger a incité, en outre, à prendre des initiatives dans cette optique d'amélioration d'accueil des émigrés. Dans cette trajectoire, l'entreprise portuaire d'Oran a lancé, début juin, une action de réaménagement des gares pour les harmoniser avec les exigences d'accueil de la communauté algérienne résidant à l'étranger. Une enveloppe financière “préliminaire” de 200 millions de DA a été débloquée pour réunir les conditions requises. Par ailleurs, le projet de dragage des profondeurs des quais est en voie d'achèvement pour permettre aux compagnies maritimes d'exploiter des navires à plus grand volume de voyageurs. Ce type de navires ne pouvaient pas auparavant accoster le port d'Oran. Ainsi, de nombreux ressortissants, arrivés cette semaine à Oran, ont déclaré avoir apprécié, tant au port qu'à l'aéroport, les mesures mises en place par les services des Douanes, notamment le “couloir vert” permettant un transit plus fluide des familles. Finalement, les différents gestionnaires ont tenu compte du fait que le pic du flux des passagers coïncidera cette année avec le début du Ramadhan. Ils en déduisent que “la tension” pourrait, a priori, se prolonger jusqu'à la fin du mois sacré, car beaucoup d'émigrés préfèrent le passer au pays. Nassim I.