L'Algérie a importé jusqu'à juin 2006 1,98 million de tonnes de blé tendre et 683 000 tonnes de blé dur au départ de la France. Ces chiffres représentent les deux tiers des achats de blé tendre et 45% des achats de blé dur algériens. Dès lors, la France maintient sa position de fournisseur de premier rang, historique et régulier de l'Algérie. Ces données ont été communiquées hier par des experts et professionnels français à l'occasion de la tenue des " Rencontres 2006 franco-algériennes sur les céréales ", un rendez-vous annuel des deux filières céréalières qui rassemble des professionnels français et algériens. Organisée par France Export Céréales, un organisme de promotion internationale des céréales françaises, cette rencontre a donc pour objet de faire le point sur ses actions de coopération technique avec la filière algérienne dont l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC ) avec qui France Export Céréales entretient un partenariat depuis 2004 sur des sujets variés tels que les échanges d'informations économiques, le renforcement des compétences techniques et la formation des cadres et techniciens. Cependant, il convient de noter, de l'avis même des experts présents à cette rencontre que les prix des céréales vont augmenter sur le marché international dans les années à venir. Les raisons évoquées par professionnels ont un lien direct avec la baisse de la production et la hausse de la consommation sur le marché mondial. En effet, la production mondiale pour la saison 2006 est de l'ordre de 609 millions de tonnes, soit en baisse de 15 millions de tonnes par rapport à la saison d'avant. La baisse de production mondiale conjuguée à une logique hausse de la consommation de quelque 616 millions de tonnes de blé tendre a donné lieu à une diminution des stocks mondiaux de moins de 130 millions de tonnes. Le marché mondial a été subitement chamboulé par les nouvelles donnes, c'est-à-dire l'utilisation des céréales dans les bioénergies. L'impact de cette nouvelle forme de consommation sur marché mondial des céréales est très important, dira M. Jean Charzat dans sa communication. Résultats, baisse des stocks et augmentation des prix. Pour revenir à Algérie, elle est considérée, de par sa proximité géographique est son potentiel en consommation de blé, comme la cible par excellence des céréaliers français. L'Algérie étant classée premier acheteur mondial de blé est donc un client à fidéliser. Les Français en sont conscients. Il est tout à fait clair que l'Algérie offre des avantages indéniables aux exportateurs français de céréales qui, à un moment donné, étaient confrontés à une rude concurrence de la part des Américains et des Canadiens. Les producteurs français se disent aujourd'hui très compétitifs. Ils sont à l'écoute de leurs clients qui, d'ailleurs, sont très exigeants comme c'est le cas de l'Algérie, dira le président de France Export Céréales, M. Jean Jacques Vorimore. Les producteurs français ont fait des efforts pour améliorer la qualité du blé à travers notamment le choix de nouvelles variétés et le recours à de meilleures méthodes de culture, dira M. Vorimore et d'ajouter : l'objectif est de satisfaire les besoins de notre clientèle.