Une journée d'information suivie de séances de démonstration liées à la lutte contre la mouche mineuse de la tomate a été organisée mardi à Taher (Jijel). Tenue en présence d'une vingtaine de producteurs agricoles confrontés à cet insecte ravageur, cette rencontre a été initiée par une société algérienne, partenaire d'une entreprise hollandaise spécialisée dans le traitement biologique agricole. Elle a permis aux producteurs locaux de prendre connaissance des nouvelles techniques contre ces insectes à l'origine de dégâts considérables aux solanacées. La "tuta absoluta", communément appelée mouche mineuse aurait été détectée, pour la première au début de 2008, dans l'ouest du pays, a expliqué Kenza Baba-Ali, spécialiste phytosanitaire en animant cette rencontre de sensibilisation et d'information. Le nouveau procédé, "universellement utilisé", consiste en la pose de pièges pouvant recueillir, par unité, entre 400 et 800 mouches femelles, isolées de leurs congénères mâles, a-t-elle affirmé. Les ravages causés par cet insecte ont été constatés "à grande échelle" lors de la précédente campagne agricole où d'importantes quantités de tomate ont été affectées par les attaques pernicieuses de cette mouche dont la femelle peut pondre jusqu'à 256 oeufs, a-t-on également expliqué. L'année dernière la tomate avait été de mauvaise qualité à cause de cette mouche qui avait "sévi" depuis la pépinière jusqu'à la récolte du fruit, complètement miné par des trous, d'où l'appellation de ce lépidoptère. Présent en Amérique du Sud (Chili, Bolivie, Brésil, Colombie, Equateur, Paraguay, Uruguay, Pérou, Venezuela, Argentine), cet insecte a été signalé, pour la première fois, en Europe en 2006 en Espagne. En 2007, plusieurs foyers le long de la côte méditerranéenne dans la province de Valence et sur l'île d'Ibiza (Baléares) avaient été identifiés. En 2008, la tuta absoluta a été signalé pour la première fois au Maroc, en Algérie et en France, selon des sources de presse. Cet insecte se développe principalement sur la tomate mais aussi sur diverses autres espèces de solanacées cultivées, telles que la pomme de terre, l'aubergine, la poire-melon et les piments, a-t-on indiqué. La lutte biomécanique contre cet insecte reste le moyen le plus efficace, a souligné la même spécialiste, rappelant que les producteurs de tomate utilisent des pièges à phéromones qui sont des récipients contenant de l'eau au-dessus desquels sont fixées des capsules de phéromones où les papillons mâles, ainsi attirés, se noient. D'autres types de piège dits "delta", contenant une plaque engluée, sont également utilisés. R.R