Le cadre règlementaire devant régir l'investissement direct étranger en Algérie et les transferts de devises, daté du 21 décembre 2008, commence à porter ses fruits. En effet, la société Best'ware France et la société Algeria Business Multimédia (ABM) ont établi, selon un acte notarial paru dans la presse, les statuts d'une société par actions constituée devant exister entre eux. Aux termes d'un acte reçu par le notaire soussigné, les 12 et 26 mai 2009, enregistré, il a été constitué entre Best 'Ware France, société anonyme de droit français, au capital social de 38.112 euros, et Algeria business multimédia, société par actions de droit algérien au capital social de 472 650 000 dinars, une société par actions dénommée Best'Ware Algérie, qui a pour objet l'import-export de matériels et produits liés au domaine informatique et bureautique, l'achat, vente, location de matériels et d'infrastructures informatiques, bureautiques, électroniques ou autres et de leurs accessoires, commerce de gros de matériels informatiques et de machines de bureau, leurs accessoires et fournitures, le développement, achat, vente, location de tout logiciel, progiciel et système d'exploitation, et enfin la création, conception, fabrication, étude et dépannage des appareils entrant dans la composition des matériels informatiques. Le capital social est fixé à la somme de 20 000 000 dinars, partagé à 50% entre la partie résidente ABM avec 10 000 000 DA et la partie non résidente Best'Ware France avec 10 000 000 DA. Cette initiative va certainement encourager les investisseurs étrangers présents sur le marché algérien ou en voie de l'être, surtout quand on sait que ces derniers observaient, depuis plusieurs mois, une attitude expectative face aux dernières mesures sur l'investissement direct étranger instauré par les pouvoirs publics. Des mesures inattendues et qui, pour le moins que l'on puisse dire, n'ont pas fait l'unanimité au sein des opérateurs économiques et observateurs, notamment étrangers. La dernière réaction à ce sujet émanait, d'ailleurs, du président du comité Algérie du "Medef", l'association du patronat français, qui a qualifié les nouvelles mesures concernant l'investissement en Algérie de "préoccupantes" et a appelé à "un dialogue et à des consultations avec la partie algérienne pour dissiper toute confusion et tous les malentendus". Il semblerait, selon Yves-Thibault de Silguy, que les patrons des sociétés françaises ayant investi en Algérie n'ont pas compris toute la portée de ces nouvelles décisions, particulièrement celle entourant les bénéfices sur investissements et l'ouverture des capitaux des sociétés étrangères à des associés algériens. Pourtant, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ne pouvait pas être plus clair qu'il en a déjà fait. Cette démarche ne constitue, selon lui, nullement une intention de l'Algérie de remettre en cause les engagements internationaux qu'elle a déjà contractés, ni de remettre en cause la construction d'une économie de marché. L'Algérie, malgré l'aisance financière dont elle jouit actuellement du fait de ses recettes en hydrocarbures ne devrait pas occulter la réalité des menaces auxquelles est confrontée son économie. Même si l'Algérie bénéficie d'une position financière extérieure positive pour encore 5 ans, les équilibres budgétaires sont soumis à tension du fait de la structure de l'économie nationale et de la forte dépendance des recettes du Trésor envers la fiscalité pétrolière. Et c'est dans ce sens que viennent les directives conservatoires du Premier ministre, dont celle relative à la répartition du capital constitutif dans laquelle l'actionnariat national sera majoritaire. Adnane Cherih