L'installation d'une commission pour contrôler le certificat d'origine des produits est nécessaire. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) se dit favorable à l'adhésion de l'Algérie à la Zone Arabe de libre-échange (Zale). S'exprimant, hier, au cours d'une conférence de presse, le chargé de communication de l'Ugcaa, M.Hadj Tahar, a mis en exergue les avantages que va tirer le pays de cette adhésion. A ses yeux, «cette adhésion va aider l'Algérie à exporter ses produits facilement vers les pays arabes.» Plus loin, il ajoutera que «l'adhésion de l'Algérie à la Zale va aider les produits algériens à concurrencer les produits dans le marché arabe et alléger les tarifs douaniers ainsi qu'à stabiliser les prix, sinon de les revoir à la baisse.» faisant allusion à l'accord de libre-échange, qui prévoit une suppression totale des droits de douane dans le but de dynamiser les échanges commerciaux entre les pays membres, et à augmenter notamment le volume des échanges commerciaux interarabes. Telle est la lecture des représentants des commerçants algériens au sujet de l'adhésion de l'Algérie à la Zale. Un tel avis est loin d'être partagé par l'ensemble des entrepreneurs et industriels algériens. Ces derniers appréhendent l'entrée en vigueur de ce nouveau marché. Motif: le secteur agroalimentaire sera le premier touché par cette nouvelle ouverture du marché algérien. Les entreprises, subissant déjà un déficit dans leurs chaînes de production, ne vont pas survivre à la concurrence internationale. L'ouverture de l'économie entraînera, de ce fait, des restructurations dans les branches souffrant d'une défaillance susceptible de remettre en cause leur survie dans un marché concurrentiel. Selon M.Hadj Tahar, ces réticences émanant des opérateurs économiques sont justifiées, notamment par «le manque de distributeurs des produits algériens dans les pays arabes». L'orateur appuie son argument avec des données chiffrées: «2,7% de taux d'échange commercial entre l'Algérie et les pays arabes sur un taux global de 35 milliards de dollars d'importation à l'échelle mondiale, en 2008». Pour lever toute contrainte et avoir une adhésion gagnant-gagnant, le conférencier a indiqué qu'«en coordination avec le ministère du Commerce et les Douanes algériennes, nous avons proposé d'installer une commission pour contrôler le certificat d'origine des produits». Pour lui, «c'est la solution idéale pour mettre fin à l'informel dans lequel le marché national est noyé. Les produits locaux seront, de ce fait, distingués par leur qualité afin de bénéficier de l'engouement tant attendu des consommateurs étrangers». Selon les experts, la Zone arabe de libre-échange, opérationnelle depuis janvier 2005, n'a pas atteint ses objectifs. La circulation des marchandises dans le monde arabe n'est pas facile, car certains pays exigent le certificat d'origine et demandent que les produits en provenance d'autres pays arabes soient en conformité avec les normes de leurs propres produits. Pour rappel, la Zone arabe de libre-échange avait été créée à l'issue du Sommet arabe d'Amman en 2001. Elle regroupe actuellement le Maroc, la Tunisie, la Libye, l'Egypte, le Liban, la Syrie, la Palestine, la Jordanie, l'Irak, le Koweït, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Oman, le Qatar, Bahreïn et le Yémen. Il est attendu que l'Algérie annoncera son adhésion à la Zone arabe de libre-échange au cours du Sommet économique arabe qui se déroule à présent au Koweït.