L'une des activités les plus importantes de l'OMC consiste à aider les pays en développement à participer plus pleinement au système commercial mondial. Les pays en développement qui engrangent des succès commerciaux sont en général ceux qui ont fait le plus de progrès dans la lutte contre la pauvreté et le relèvement du niveau de vie. Mais il y a des pays, y compris un grand nombre de ceux les moins avancés (PMA), où le commerce ne contribue pas autant qu'il le devrait à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté. A cet effet, le deuxième examen global est l'occasion de donner une nouvelle impulsion à l'ambitieux programme concernant l'aide pour le commerce, convenu lors de la conférence ministérielle de l'OMC tenue à Hong Kong, en 2005, qui vise à aider les pays en développement, et en particulier les moins avancés d'entre eux, à se doter de la capacité du côté de l'offre et de l'infrastructure dont ils ont besoin pour tirer profit de l'ouverture des échanges et pour se rattacher à l'économie mondiale. Par ailleurs, le deuxième examen global qui débutera aujourd'hui à Genève, sera l'occasion d'évaluer les progrès accomplis depuis le premier examen, qui remonte à novembre 2007, et d'analyser la façon dont l'aide pour le commerce est mise en œuvre sur le terrain. Les discussions porteront sur les progrès concernant l'obtention de financement additionnel et prévisible, et il y aura un échange de vues sur la façon dont les flux d'aide peuvent être maintenus dans le contexte de la récession mondiale. Des projets en cours et des réussites exemplaires seront aussi présentés. Dans cette optique, l'assistance apportée par l'OMC aux pays en développement pour renforcer leurs capacités dans le domaine du commerce prend des formes variées, mais l'organisation s'efforce essentiellement de montrer aux délégués de ces pays comment ils peuvent tirer parti du système commercial. La majeure partie des dépenses d'" assistance technique " sert à aider les fonctionnaires à mieux comprendre les règles et disciplines complexes de l'OMC pour qu'ils puissent mettre en œuvre les accords de l'OMC de manière à renforcer leurs régimes commerciaux et négocier plus efficacement avec leurs partenaires commerciaux. A ce propos, une diffusion plus large et plus efficace de ces connaissances a permis de faciliter la participation des fonctionnaires chargés du commerce des pays en développement au Cycle de Doha, ainsi qu'à d'autres activités de l'OMC. Cependant, pour avoir accès à l'aide pour le commerce, les pays en développement doivent établir clairement l'ordre de priorité de leurs besoins. En échange, leurs partenaires de développement doivent fournir une assistance et contribuer au renforcement des capacités dans le domaine commercial afin de répondre à la demande par un apport de ressources. Pour combler l'écart entre la demande et l'offre aussi efficacement que possible, les pays en développement doivent intégrer leur demande d'aide pour le commerce dans leurs stratégies nationales de développement, notamment dans les documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP), car c'est sur cette base que les donateurs planifient leur aide. Le Cadre intégré renforcé (CIR) aide les pays les moins avancés (PMA) à combler l'écart entre la demande et l'offre d'aide pour le commerce et à intégrer le commerce dans les plans nationaux de développement. Le CIR est le principal mécanisme au moyen duquel les PMA ont accès à des ressources additionnelles dans le cadre de l'aide pour le commerce. Il constitue une procédure pour établir clairement la liste détaillée et l'ordre de priorité des besoins essentiels en matière d'assistance et de renforcement des capacités dans le domaine du commerce, y compris l'infrastructure commerciale, l'offre et la capacité de production. Le renforcement des capacités dans le domaine du commerce comporte aussi d'autres formes d'assistance ; à titre d'exemple, la construction des ports et des réseaux routiers plus efficaces, la fourniture du matériel automatisé aux fonctionnaires des douanes et initier les entrepreneurs à profiter des débouchés commerciaux sur les marchés mondiaux. En outre, les travaux de cette nature relèvent surtout de la responsabilité d'autres organisations internationales telles que l'Organisation des Nations unies et la Banque mondiale. Certains programmes, en particulier ceux qui concernent l'infrastructure, nécessitent des fonds considérables de la part des organisations internationales, mais également des contributions directes des gouvernements. Pour qu'un programme de renforcement des capacités dans le domaine du commerce soit véritablement efficace, tous ces éléments doivent être réunis de façon coordonnée. C'est pourquoi de nombreuses activités de l'OMC dans ce domaine se font en coopération étroite avec d'autres organisations internationales. Il est à noter, que le Fonds d'affectation spéciale du CIR n'est pas suffisant à lui seul pour financer un grand nombre des activités dont les PMA ont besoin pour développer leurs capacités commerciales. Les fonds additionnels recherchés par le biais du processus du CIR, indépendamment du fonds d'affection spéciale du CIR, représentent une proportion importante de l'aide pour le commerce. Le CIR représente donc un pilier central dans l'édifice beaucoup plus important de l'aide pour le commerce. Toutefois, de nombreux pays n'ont pas les capacités humaines, institutionnelles et relatives à l'infrastructure nécessaires pour participer avec succès au commerce international. Sans ces capacités, ces pays ne pourront pas accroître la quantité et améliorer la qualité des marchandises et des services qu'ils peuvent fournir sur les marchés mondiaux à des prix compétitifs. Le succès de cette initiative dépend de la capacité à établir une coopération plus étroite dans les capitales nationales entre les fonctionnaires chargés du commerce, des finances et du développement au sein des gouvernements membres de l'OMC. Hamid Si Salem