La commune de Gdyel, située à 20 km à l'est d'Oran, mise sur le tourisme et la pêche pour consolider ses ressources propres, selon ses élus. Ce pari se veut un défi pour faire sortir cette localité de la léthargie dans laquelle elle a été confinée des décennies durant. "La commune ne vit que grâce aux subventions de l'Etat. Tous les projets inscrits ou en cours de réalisation sont financés, soit par le concours de l'Etat au titre des plans communaux de développement (PCD), soit par les Fonds Communs des Collectivités Locales (FCCL)", explique un élu local, qui se dit soucieux de "répondre aux attentes de la population". "Nous avons reçu 20 millions de DA l'année dernière comme aide de l'Etat pour réaliser une bibliothèque municipale, ce qui n'est pas négligeable" mais "nous devons aujourd'hui développer nos ressources propres pour prendre en charge notre propre développement", a-t-il ajouté. Selon lui, "ce qui pose problème aujourd'hui, c'est surtout la voirie urbaine. Nous venons de recevoir aussi une enveloppe de 45 millions de DA, mais nous devons la compléter pour pouvoir faire le revêtement en béton bitumineux. L'étude de bitumage qui a été faite en 2007, prévoit une enveloppe de 170 millions de DA, rien que pour l'ancien quartier El Hammar". Les défis à relever sont nombreux pour cette commune de 38.000 habitants, située sur la voie express (la RN 11), considérée comme une zone inondable. Une commune qui connaît, selon ses élus, un double problème, de la voirie urbaine et de la régularisation des actes de propriété des habitants, notamment ceux de l'ancien centre de recasement datant de la période coloniale "El Hammar". "A l'exception de l'ancien tissu urbain, tout le reste des artères nécessite un revêtement", explique un habitant de cet îlot. Les routes, pour l'essentiel impraticables et exiguës à l'exemple de l'axe Kristel-Aïn Defla, demeurent l'atout maître pour désenclaver cette région aux potentialités touristiques insoupçonnées, comme en témoignent les zones balnéaires de Kristel, Aïn Franine et Aïn Defla, qui peuvent devenir une destination de choix pour les amoureux de la mer et de la nature et Djebel K'har (montagne des lions) et la forêt "Ras El Ain" pour le développement du tourisme de montagne. Une ville-relais aux énormes potentialités Quoique située sur une zone tampon entre de grands pôles économiques (Oran et Arzew), Gdyel semble loin de répondre aux besoins de la population en matière d'offres d'emploi. Les quelques emplois offerts par la municipalité, à travers certains dispositifs dont TUP-HIMO (130), ANEM (30), DAS (Blanche Algérie) avec 35 postes saisonniers, s'avèrent précaires en l'absence d'investissement créateurs d'emplois durabls, selon les élus locaux. "Nous n'avons aucune zone d'activité à même de provoquer un effet d'entraînement", déplorent-ils. Le constat est partagé par les citoyens interrogés par l'APS, soutenant que leur "commune dispose de bien des atouts encore non exploités, notamment dans le tourisme et de la pêche susceptibles d'enclencher une dynamique économique" créatrice de richesses et d'emplois. Parmi les quelques initiatives notables, on retient la mise en adjudication prochainement de 105 locaux réalisés par la commune sur financement propre, ainsi que la vente aux enchères de 19 kiosques ayant été saccagés en avril 2007 et retapés à neuf, en attendant le développement d'autres créneaux comme l'exploitation des carrières de gravier rouge ainsi que d'autres agrégats. L'espoir est mis, cependant, sur la réalisation de l'abri de pêche de Kristel devant créer des centaines de postes d'emploi et dont l'achèvement est prévu cet été, a poursuivi le même responsable, qui fait cas, par ailleurs, de plusieurs manifestations d'intérêt par des opérateurs nationaux et étrangers pour la promotion du tourisme et l'agroalimentaire, segments porteurs eu égard aux richesses naturelles existantes. La quête d'investissements productifs ne peut être que salutaire pour une région qui connaît un essor urbain avec le lancement dernièrement, par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, d'un ambitieux programme de 1.500 logements, inscrit à l'indicatif de l'OPGI, dans une optique d'éradication de l'habitat précaire. En attendant son arrimage au développement déjà amorcé, Gdyel est une commune qui promet bien de perspectives, ainsi que l'assure " avec un optimisme mesuré", son P/APC. R.R