L'ambassade des Etats-Unis d'Amérique et le Centre international de presse, ont organisé, hier, une conférence-débat sous le thème : "l'administration d'Obama, politique extérieure et diplomatie publique". La conférence a été animée par M. Lorenzo Morris, consultant en politique américaine et internationale, qui est en visite à Alger du 5 au 8 juillet. M. Lorenzo Morris, semble très satisfait de la politique étrangère que mène en ce moment le nouveau président des Etats-Unis, Barack Obama, estimant que ce dernier est quelqu'un qui voit les relations internationales dans le pluralisme, là où les un et les autres se vouent un respect mutuel et bâtissant des relations d'échange et d'entraide non pas de conflit et d'antagonisme. Le conférencier a présenté un aperçu sur la politique étrangère d'Obama vis-à-vis du continent africain, le Grand Maghreb et le Moyen-Orient. Concernant l'Afrique, M. Morris a estimé que la politique américaine actuelle est très différente de celle de l'ancien président Georges Bush. Le conférencier a indiqué qu'Obama veut tisser de bonnes relations avec l'ensemble des pays du monde. Il a également mis en avant la prochaine visite du président américain au Ghana, où il présentera dans son discours la nouvelle politique des Etats-Unis envers l'Afrique. Pour ce qui est du Moyen-Orient, le politologue a évoqué de façon très ambiguë le conflit israélo-palestinien. Selon M. Lorenzo Morris, l'exigence de la nouvelle administration de geler les colonies juives et de reconnaître l'Etat palestinien sont des positions qui traduisent l'implication positive d'Obama dans le conflit. Pour M. Lorenzo Morris, les décisions politiques ne dépendent pas seulement du Président mais aussi des lobbies et des groupes de pression qui influencent le congrès américain. "Les lobbies de New York sont connus pour leur appartenance et leur soutien à l'occupation israélienne, ce qui rend la tâche ardue pour Obama ", a-t-il souligné. Selon le politologue américain ''L' axe du mal que représentaient la Syrie et l'Iran pour l'administration Bush, n'est pas de mise pour Obama, qui veut de bonnes relations bilatérales, loin de toute ingérence dans la politique des pays étrangers. Aussi, le dossier de la lutte contre le terrorisme dans la région sera traité dans le cadre de la coopération ''. Abordant la situation sécuritaire dans la région du Sahel, il a affirmé que le président Obama soutient les gouvernements locaux dans la lutte contre le terrorisme, sans s'ingérer dans leurs affaires internes, soulignant que les Etats-Unis ont "déjà l'appui de l'Algérie" dans la lutte contre le terrorisme. Par ailleurs, M. Lorenzo Morris a évoqué l'intérêt que porte son pays pour les investissements en Algérie. Néanmoins, la situation de crise que connaissent actuellement les USA peut compromettre tout projet d'investissement pour l'heure. Sur le plan maghrébin, M. Morris a estimé que les Etats-Unis ne vont pas soutenir la thèse marocaine dans la question du Sahara occidental sans provoquer de remous aussi bien dans la région du Maghreb que parmi son électorat. Le professeur a estimé que le président américain, Barack Obama, doit s'entourer de collaborateurs qui maîtrisent la situation au Maghreb, soulignant que par rapport à la question sahraoui, M. Obama est pour le respect de la légalité internationale. Il a rappelé que la position de M. Obama sur le dossier du Sahara occidental a été clairement affichée : le règlement du conflit entre le Maroc et le Front Polisario doit passer par les Nations unies. Dans la même voie de paix et de changement, le politologue américain a évoqué l'implication d'Obama dans la protection de l'environnement et les projets écologiques. Sur les relations entre les Etats-Unis et la Russie, qui discutent du désarmement depuis quelques mois, M. Morris a rappelé que M. Obama a promis de nouer une amitié avec ce pays et "j'imagine qu'il va suivre cette idée", a-t-il dit. Notons, néanmoins, que la politique américaine est connue pour son pragmatisme absolu. "La fin justifie les moyens" est la devise de cette puissance mondiale. Il reste à savoir si les discours d'Obama qui apportent une légère touche d'idéalisme et d'humanisme ont un côté réel, ou cela ne reflète que le besoin des Etats-Unis de redorer leur blason après les croisades de l'ère Bush. Ouzna Mesroua