Le professeur Lorenzo Morris, expert américain en sciences politiques, a clairement soutenu, hier à Alger, au Centre international de presse (CIP) de Kouba, que la politique intérieure et extérieure des Etats-Unis est “vraiment en train de changer”. Sans taire la pression de certains lobbies ni la complexité interne du pays de l'oncle Sam. Il a même révélé que Barack Obama, le premier président noir des USA et le premier intellectuel à occuper la Maison-Blanche, au moins depuis la Seconde Guerre mondiale, annoncera une nouvelle politique en Afrique. La semaine prochaine, il fera un discours au Ghana pour annoncer une nouvelle politique (des Etats-Unis) en Afrique, a-t-il dit. Le spécialiste en comportement électoral a également tenu à rappeler que l'actuel président américain a un nouvel électorat derrière lui, représenté par des minorités jusque-là exclues. “Ce qui m'a décidé à appuyer sa campagne (électorale), ce sont les gens qui étaient autour de lui, des minorités invisibles jusque-là dans la politique”, a déclaré le codirecteur du Census Information Center de l'université de Howard, en laissant entendre qu'Obama a réussi le pari de rassembler autour de lui la gauche démocratique et la droite républicaine, dont des groupes de pression liés à l'Algérie. “L'ouverture des échanges commerciaux avec l'Afrique et avec l'Algérie font partie des perspectives internationales”, a assuré plus loin l'expert américain. Lorenzo Morris n'a pas caché sa satisfaction quant aux initiatives prises par le président Obama, estimant que ce dernier a fait plus que ce qu'il a promis, en référence aux ouvertures réalisées envers l'Iran et la Syrie, au rapprochement avec le Venezuela et Cuba, à l'appui au rôle de l'ONU dans le règlement de la question du Sahara occidental, ainsi qu'à la pratique du multilatéralisme dans l'Organisation mondiale et à l'idée d'une amitié américano-russe. Quant à la promesse de nous sortir de la honte de Guantanamo, l'intervenant a confié que les électeurs sont plus à gauche que lui dans ce domaine. Mais, en bon consultant en politique américaine, il a justifié le retard de la fermeture du bagne par la présence des quelques prisonniers qui sont coupables et surtout la recherche d'accords avec des pays. Concernant la région du Maghreb, le Pr Morris a confié que l'équipe d'Obama est appelée à se renforcer, pour aller vers une politique maghrébine. Mais, déjà, a-t-il ajouté, le nouveau président américain a pris connaissance de la situation du Maghreb et des difficultés entourant la question sahraouie. D'après lui, les Etats-Unis entretiennent de bonnes relations avec les deux principaux pays, le Maroc et l'Algérie, en étant conscients que cette dernière est un pays de taille qui appuie (les USA) dans la lutte antiterroriste dans le Sahel. Sur le dossier proprement dit du Sahara occidental, M. Morris a affirmé que c'est une question de temps. Il a néanmoins expliqué que le président Obama ne veut pas précipiter les choses, qu'il est pour le respect de la légalité internationale, qu'il porte un intérêt pour les gens défavorisés et a le sens des responsabilités et que son administration soutient Christopher Ross, l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental. H. Ameyar