Les Etats-Unis ne vont pas soutenir la thèse marocaine dans la question du Sahara Occidental sans provoquer des remous aussi bien dans la région du Maghreb que parmi son électorat, a affirmé hier à Alger, le professeur Lorenzo Morris, dans une conférence sur la politique extérieure américaine. Le professeur Morris, qui est consultant en politique américaine et internationale, a estimé que Barack Obama, doit s'entourer de collaborateurs qui maîtrisent la situation au Maghreb, soulignant que par rapport à la question sahraouie, M. Obama est pour le respect de la légalité internationale. Il a rappelé que la position de M. Obama sur le dossier du Sahara Occidental a été clairement affichée : le règlement du conflit entre le Maroc et le Front Polisario doit passer par les Nations unies. Aussi bien sur d'autres sujets de politique étrangère, comme le Moyen-Orient, l'Asie et l'Afrique, le président Obama, contrairement à son prédécesseur est pour le multilatéralisme, a indiqué M. Morris, rappelant que le président américain a tenu ses engagements électoraux et est même allé au-delà de ses promesses électorales. Avec le monde arabe et musulman, le président américain, qui est un intellectuel, va avoir des relations basées sur des alliances, relevant que la politique étrangère américaine est en train de se transformer et de s'ouvrir au monde en général. Il a ajouté que la politique des Noirs américains, dont une majorité avait soutenu le candidat Obama à la présidentielle se situe « à gauche » et la politique d'ouverture sur le monde que le président est en train d'engager est basée sur son pragmatisme. M. Obama doit appliquer ses engagements électoraux aussi bien au niveau interne qu'externe, pour que son électorat dont la majorité est composée de jeunes de la gauche, ne le sanctionne pas à l'avenir, a dit le conférencier. Il a ainsi promis de mettre fin à la guerre en Irak et il va le faire, comme de fermer la prison de Guantanamo, « une honte » pour le pays, a-t-il ajouté. « Si j'étais le président des Etats-Unis, je fermerais tout de suite le camp de Guantanamo », a affirmé à ce sujet, M. Morris. Abordant la situation sécuritaire dans la région du Sahel, il a affirmé que le président Obama soutient les gouvernements locaux dans la lutte contre le terrorisme, sans s'ingérer dans leurs affaires internes, soulignant que les Etats-Unis ont « déjà l'appui de l'Algérie » dans la lutte contre le terrorisme. Le conférencier a affirmé que la semaine prochaine, le président Obama, qui va donner un discours au Ghana, s'expliquera sur beaucoup de questions intéressant le continent africain et clarifiera la politique américaine en Afrique.