Toute une série d'éléments qui poussent M.Morris à dire que «la politique des Etats-Unis est en train de se transformer». Voilà six mois que Barack Hussein Obama a été élu 44e président des Etats-Unis d'Amérique. L'occasion pour le docteur Lorenzo Morris, professeur en sciences politiques et consultant en politique américaine et internationale, de faire un premier bilan du parcours du président Obama. Et pour le professeur, le bilan est positif, très positif même, puisque selon lui, durant ces six premiers mois de son mandat, le président américain a fait les changements qu'il a promis et même plus encore. «Il a fait les changements qu'il a promis parce que ce qu'il a promis était très limité.» Dans ce bilan positif, figure également la relation bilatérale entre l'Algérie et l'administration américaine. «Tout indique une forte relation entre l'Algérie et les Etats-Unis» a-t-il noté lors d'une conférence-débat organisée par l'ambassade des Etats-Unis à Alger à l'occasion de sa visite de 3 jours en Algérie. Une conférence qui a eu pour thème principal, la politique extérieure et la diplomatie publique de l'Administration Obama. Autant dire, un sujet inépuisable pour cet expert américain. Il a d'abord fait un récapitulatif des points forts du parcours de ce président hors du commun. Il a commencé par son élection. Celle d'un homme de couleur dans un pays jusque-là radicalement conservateur. Ce qui a, selon cet expert, une signification politique très forte. «La politique des Noirs américains est plus à gauche que la politique américaine dite normale», a-t-il estimé. L'autre particularité attractive de ce président est celle de ses origines religieuses. Ce dernier issu d'une famille dont le père est musulman, a passé son enfance et sa jeunesse dans un pays musulman. Ce qui constitue un grand atout pour M.Morris. «C'est le premier président américain à avoir passé sa jeunesse dans un pays musulman, son père est musulman, ce qui lui donne une puissance avec cette large diversité religieuse qu'il partage», a-t-il souligné. En outre, c'est son intellect qui séduit davantage cet orateur qui a estimé que «c'est le premier intellectuel à être élu depuis la Seconde Guerre mondiale», avant d'ajouter et non sans une pointed'humour: «Cela ne veut pas dire que George W.Bush n'était pas intelligent, même si ce n'est pas évident.» Toute une série d'éléments qui pousse M.Morris à dire que «la politique des Etats-Unis est en train de se transformer». Il argumente en évoquant les différents chantiers entrepris par le président américain, notamment la fin de la guerre en Irak, le changement des rapports avec les pays musulmans, évoquant à juste titre le discours d'Obama au Caire, la question du Proche-Orient ainsi que la fermeture de la prison de Guantanamo. A propos de cette dernière, justement, M.Morris a indiqué que malgré les différents problèmes rencontrés dans cette opération, «le président américain va fermer la prison, sinon il subira les conséquences des électeurs qui l'ont élu». Quant à la question des conflits au Sahara occidental et au Proche-Orient, le professeur a expliqué que pour le premier, «les différentes actions du président indiquent une connaissance et une volonté de suivre les commissions onusiennes dans le domaine» alors que pour le Proche-Orient, «son choix de nommer Hillary Clinton comme secrétaire d'Etat indique la connaissance de cette question, il fallait choisir quelqu'un qui soit capable de parler avec les groupes de pression pour changer de direction». Un autre changement qui s'annonce également selon le professeur, celui de la politique américaine sur le climat. A ce sujet, M.Morris n'a pas hésité à dire qu'il est probable que l'Administration Obama ratifie le protocole de Kyoto. «Il y a un projet de loi qui a été élaboré, qui crée une limite de pollution pour chaque entreprise, ce qui est une réponse directe aux principes du protocole de Kyoto (...) on voudrait un système mondial et il faut qu'on fasse partie du protocole de Kyoto», a-t-il expliqué.