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Les Maghrébins face au défi de l'internationalisation
Banques
Publié dans Le Maghreb le 08 - 07 - 2009


Le secteur bancaire et celui des assurances au Maghreb enregistre une croissance à deux chiffres. Néanmoins cette croissance est tirée particulièrement par les banques marocaines et tunisiennes, le marché financier algérien n'étant qu'à ses premiers balbutiements. Selon le site tunisien Webmanager Center, c'est le dynamisme des banques marocaines, qui est le plus marquant prenant l'exemple particulier d'Attijariwafa bank. La compétitivité interbancaire et la concentration du secteur dans chaque pays du Maghreb incitent déjà les établissements à s'ouvrir sur l'extérieur, en créant des extensions en Afrique du Nord et subsaharienne, de même qu'en Europe. Une telle offensive engendre l'émergence de puissants groupes bancaires en réponse à l'internationalisation de leur clientèle et à la nécessité de gagner des parts de marché au-delà de leurs frontières naturelles. Attijariwafa Bank et BMCE Bank (Banque marocaine du commerce extérieur), tous deux du royaume chérifien, illustrent bien cette nouvelle configuration bancaire. Ainsi, après la France, Attijariwafa bank Europe ouvrira de nouvelles filiales en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Espagne et même en Suisse. Ainsi, avec l'implantation du groupe en Tunisie et au Sénégal, AWB Europe veut désormais élargir le champ de ses activités, en s'intéressant davantage aux Tunisiens résidents à l'étranger (TRE) et aux Sénégalais résidents à l'étranger (SRE).En plus donc des transferts des MRE, en constante évolution ces dernières années, AWB Europe table sur une progression du volume des transferts en s'intéressant aux TRE et SRE. La réussite de cette banque est passée par une volonté de la direction de l'époque de mettre le client au centre de l'organisation. Une organisation qui s'est appuyée sur les compétences internes de la banque mais également sur de l'outsourcing. Les cabinets de conseils marocains et internationaux, à taille humaine, ont été des partenaires de cette banque dans la définition de sa stratégie. A titre d'exemple, un cabinet parisien dirigé par un natif d'Algérie, rencontré à Casablanca dans le cadre du FAFI, nous a expliqué la stratégie marketing qu'il a concoctée pour Attijariwafa Bank auprès des MRE. Stratégie qui s'est appuyée sur deux interrogations concomitantes : le ramadhan et les transferts…En Tunisie, certains cabinets de conseils installés en Tunisie depuis au moins dix ans et forts de l'expérience de leur maison mère peuvent offrir leur savoir-faire en organisation & management afin de créer un profit pérenne. L'un des axes qui peut être considéré comme prioritaire auprès des banques tunisiennes, c'est la gestion de la relation client interne et externe (G.R.C.). Autour de cet axe, une organisation peut être déployée en s'adaptant au système de gestion (S.G.O.) existant. Par contre, une adaptation des processus doit être enclenchée afin de maximiser les performances des compétences. Il faut dire par contre, le système bancaire en Tunisie (3% du PIB en 2005) vit encore à l'heure des assainissements et restructurations. Les autorités continuent donc d'encourager des rapprochements bancaires, comme cela avait été le cas entre l'Union internationale des Banques et la Société Générale ou l'Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie et BNP Paribas, par exemple, à la plus grande joie des opérateurs français tous deux majoritaires. Avec vingt établissements de dépôts, deux banques d'affaires, huit banques offshore et neufs bureaux de représentation de banques étrangères et de services financiers, le paysage bancaire tunisien est encore sous la coupe de l'Etat qui contrôle 45% des actifs, par le biais de participations majoritaires et minoritaires dans diverses institutions. Pour sa part, le marché bancaire algérien est dominé par six banques publiques représentant plus de 90% des parts de marché, avec près de 1 100 agences. Les taux de bancarisation sont nettement plus faibles qu'en Europe. La marge de progression est donc forte pour les banques locales. Douze banques privées à capitaux français, américains, arabes (Bahrein, Jordanie, Koweït, Liban) y sont d'ailleurs déjà installées avec plus de 130 agences, dont la Société Générale, BNP Paribas, le groupe Natexis Banques Populaires qui mènent des activités de banque universelle et l'américaine Citibank (affaires pétrolières et immobilières). Isma B.

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