Par B. Chellali La démarche économique projetée dans le secteur de l'agriculture valorise tout d'abord son potentiel au seul bénéfice de l'indépendance alimentaire. Et si le cadre législatif pour l'exploitation des terres agricoles a été réaménagé, il n'en demeure pas moins qu'il doit encore être finalisé dans le sens de la conduite et de la réalisation des grands transferts qu'exige ce secteur, en matière de développement de la production et de ses débouchées, en vue de la satisfaction des besoins alimentaires du pays qui ont surgi avec ampleur ces dernières années. L'Algérie a la capacité et les moyens de nourrir tous ses enfants, c'est une question de souveraineté politique. Dans cet esprit, partagé largement par tout le monde, les immenses soutiens et autres encouragements offerts aux fellahs et aux éleveurs par l'Etat, pour moderniser et mécaniser les cultures, améliorer le niveau de la production, et réduire le déficit de la couverture des besoins alimentaires de la population ne sont plus une barrière au développement qu'un accélérateur. Ils constituent l'un des moyens les plus " juteux " au service du monde agricole. Une expérience acquise dans la rationalisation de tout le processus de production. Elle nécessite, par contre, plus d'organisation orientée vers un type de production agro-industriel à travers l'implantation de chaînes intégrées dans l'efficacité. L'agriculture, base de l'économie nationale, nécessite encore un effort considérable, avant de pouvoir pleinement jouer le rôle qui lui a imparti le programme économique. C'est-à-dire avant d'atteindre une augmentation de la production, qui lui permette à la fois de satisfaire les besoins alimentaires de la population, d'approvisionner l'industrie en matières premières et de garantir un niveau d'exportation indispensable au développement du pays. L'intervention de l'Etat dans le support de l'agriculture n'est désormais fiable que si elle est assortie en plus de conditions particulières, d'un suivi et un contrôle des plus rigoureux car cet encouragement puisé du Trésor public a été souvent détourné de son but initial et utilisé à des fins clientélistes. Les bénéficiaires ne peuvent de fait qu'être astreints à l'obligation de résultats ; alors, on peut dire que cette stratégie est réaliste et témoigne d'une volonté de tirer un profit collectif. C'est pourquoi l'efficacité de l'aide de l'Etat aux fellahs et aux éleveurs est fonction des conditions de son octroi, mais aussi au nom du mutualisme, et des orientations choisies par le programme en vigueur dans ce secteur qui est défini en termes de priorité absolue, d'amélioration des conditions de vie des populations. Quant aux moyens à mettre en œuvre pour obtenir ce saut quantitatif et qualitatif de la production permettant d'atteindre ces objectifs, il y a lieu de souligner qu'il ne s'agit pas de se laisser aller à un " délire productiviste " de type technocratique. L'augmentation de la production doit s'insérer dans un processus continu de transformation des relations sociales lié à la création d'une mentalité nouvelle.