Le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a mis en garde, vendredi, les pays européens contre les effets négatifs d'une démarche non concertée de renforcement de la réglementation bancaire et les a appelés à rechercher des accords multilatéraux en la matière. "Je suis préoccupé par les possibles discordances entre les propositions des différents pays", a-t-il déclaré lors d'un entretien accordé au Wall Street Journal au Forum économique mondial de Davos. Le patron du FMI a par ailleurs de nouveau appelé les pays à maintenir leurs mesures de relance, soulignant que retirer prématurément les mesures d'accompagnement de la reprise, qui reste fragile, pourrait avoir des répercussions plus graves que d'accuser un léger retard dans la réduction des déficits budgétaires. Les propositions récemment faites par le président Barack Obama de réduire la taille et les activités des banques "sont pertinentes dans un contexte local", de même que les propositions du Royaume-Uni et d'autres pays européens, a déclaré D.Strauss-Kahn. "Les déclarations de M. Obama et d'autres responsables sont une bonne nouvelle car elles montrent que la volonté politique n'a pas disparu. La mauvaise nouvelle, c'est qu'il nous faut une solution multilatérale". D'un autre côté et dans un une intervention sur la chaîne d'information en continu France 24, Dominique Strauss-Kahn a préconisé que le Fonds monétaire international (FMI) crée un nouveau "fond vert", qui financerait la transformation onéreuse d'un modèle de croissance mettant en péril l'environnement à une économie sans rejets de CO2. "Tout le monde dit, et probablement à juste raison, que (le réchauffement climatique, ndlr) est un des problèmes principaux que l'humanité a à traiter dans les années qui viennent (...) Bref que c'est une catastrophe imminente", a expliqué Dominique Strauss-Kahn, avant d'ajouter que'"on ne peut pas repartir comme à Copenhague la queue entre les jambes. Il faut le traiter". "L'idée de base (...) consiste à trouver des financements nécessaires, à les organiser dans un fonds vert, a expliqué Dominique Strauss-Kahn. Le problème c'est où il faut trouver l'argent, comment on fait pour que cet argent ne soit pas cher? Et c'est là qu'on a quelques propositions à faire qui reposent en partie sur les instruments propres du FMI, en particulier les droits de tirages spéciaux". "On va faire cette proposition, a assuré le directeur du FMI qui doit intervenir samedi au Forum économique mondial de Davos. Je ne doute pas qu'elle aura beaucoup de critiques (...). Mais on ne peut pas vouloir traiter une question aussi majeure que cette question du changement climatique avec des instruments traditionnels."