LE PROJET de réalisation d'une aciérie et d'une usine de fabrication de rond à béton, dans la zone industriel de Bellara, à Jijel, par le groupe mondial de l'acier Arcelor Mittal, a été reporté. C'est du moins ce qu'a laissé entendre le directeur général d'ArcelorMittal Annaba, M. Vincent Le Gouic, en poste depuis le mois du mai de l'année en cours. En effet, le conférencier a affirmé, hier, au cours d'une conférence de presse à Alger, que les dernières instructions d'Ouyahia qui imposent la majorité de l'actionnariat à un ou plusieurs opérateurs nationaux pourrait influencer la décision d'investir, même si cela n'a pas de lien direct. Le même responsable a, par ailleurs, indiqué que la crise économique qui a frappée l'économie mondiale de plein fouet, est aussi la cause d'un tel report. Il a relevé, dans ce sillage, que "le manque de visibilité à l'heure de la crise, nous pousse à réagir avec prudence quant à notre plan d'investissement et de développement", avant d'ajouter "bien que nous demeurions optimistes quant aux perspectives de croissance du secteur à moyen terme, il convient néanmoins de suspendre notre stratégie de croissance en attendant que les perspectives économiques se stabilisent", précise-t-il. L'investissement en question dans la wilaya de Jijel, induit un coût de 1,5 milliard de dollars et prévoit la réalisation d'une aciérie. Il s'agit de 3 modules réduction directe (DRI) d'une capacité totale de 5 millions de tonnes, d'un four électrique d'une capacité de 1 million de tonnes pour la production des billettes, d'un laminoir à rond à béton de 600 000 t et d'une centrale électrique de 350 MW. Cependant, ces engagements son reportés, du moins tant que la crise financière mondiale persiste. A ce titre, pour résister à la tempête, la direction d'ArcelorMittal Annaba a mis en place un bon nombre de mesures, entre autres la rationalisation maximale des dépenses liées à la maintenance industrielle, à la prestation de services et une rigueur qui touchera même les contrats liant ArcelorMittal El Hadjar dans le cadre de la sous-traitance avec les entreprises. Sur la question des investissements étrangers en Algérie, le gouvernement Ouyahia est déterminé à aller jusqu'au bout. A ce titre, il est à rappeler que le gouvernement envisage de détenir 51% dans le projet de Ezz Industries. M. Ouyahia a affirmé, auparavant, sur le projet de l'industrie du fer et de l'acier avec le partenaire égyptien (El Ezz) à Jijel, que le gouvernement est déterminé à obtenir 51%. Aen croire cette déclaration, le gouvernement est déterminé à avoir un actionnariat majoritaire dans les projets stratégiques. Le groupe égyptien de fabrication d'acier, Ezz Industries, s'est implanté en Algérie en 2007, avec un investissement de prés de 750 millions de dollars. 12 MILLIONS DE DOLLARS POUR LE RENFORCEMENT DES CAPACITES S'agissant de la production du complexe d'El Hadjar, le premier responsable d'ArcelorMittal Annaba, a affirmé que la "production a connu une baisse notable et significative, passant ainsi de 650 000 tonnes en 2007, à 350 000 tonnes en 2008". Selon ses explications, cette baisse est due essentiellement à trois incidents ; il s'agit "d'une explosion qui est à l'origine de l'arrêt du fonctionnement de deux convertisseurs et un fourneau", affirme-t-il. M. Le Gouïc, a également annoncé que son groupe a investi 12 millions de dollars pour le renforcement des capacités de production du complexe d'El Hadjar. Cet investissement porte sur l'acquisition de trois nouveaux convertisseurs d'une capacité totale de 230 tonnes. D'autre par, le groupe est confronté toujours à des problèmes structurels et à des difficultés d'ordre interne. Dans cette optique, le conférencier a évoqué la concurrence farouche imposée par les pays du Nord de la Méditerranée, notamment l'Italie et l'Espagne. Toutefois, il est à souligner que la production actuelle reste faible, couvrant à peine "25 % de la demande nationale" affirme-t-il pour ce qui est des produits longs. Néanmoins, ArcelorMittal Annaba couvre pratiquement toute la demande en produits plats. Abordant la question des protestations qu'a connu le complexe depuis des mois, le DG d'ArcelorMittal a affirmé, sans donner de détail, qu'un "pacte d'entreprise" a été signé entre les différentes parties au conflit, dont la direction générale et le syndicat de l'entreprise. A la faveur de ce pacte, un conseil d'éthique a été mis en place et qui a pour principale mission d'encourager le dialogue. Concernant l'éventualité d'un plan social, DG d'ArcelorMittal Annaba a assuré "qu'il n'y aura aucune suppression d'emploi". Hamid Si Salem .