Le coup d'envoi des premières assises de l'industrie pour définir une stratégie industrielle d'intégration à l'économie mondiale, a été donné hier au Palais des congrès de Club des pins. Ces assises auxquelles sont conviés plus de 500 participants représentant la quasi-totalité des acteurs du secteur industriel national, sont appelées à définir une stratégie industrielle centrée sur la promotion des filières les plus aptes à assurer à l'économie une croissance durable. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a indiqué, dans une message lu par le chef du gouvernement, que les réalités du monde actuel rendent nécessaire le recours à des stratégies industrielles nouvelles fondées non seulement sur l'accumulation du capital physique, mais également sur la préparation d'un terrain favorable à la constitution par les entreprises de capacités leur permettant d'affronter la concurrence internationale. Le paradoxe, a précisé M. Bouteflika, est que notre économie bénéficie d'un taux d'investissement qui a été et qui reste encore un des plus élevés alors que ses performances sont insuffisantes pour assurer un décollage définitif. L'explication d'un tel paradoxe est à chercher dans la structuration du cadre de fonctionnement de notre économie, a ajouté le chef de l'Etat. "L'expérience montre que le marché seul n'assure pas la meilleure affectation des ressources pas plus que la gestion étatique seule", a souligné le président de la République. Dès lors, il faut mettre le marché en situation de transparence et d'efficience. Pour cela, un cadre de politique publique clairement formulé est nécessaire. C'est là que réside le cœur de cette stratégie industrielle. L'Etat a d'autant besoin d'un tel cadre que notre économie traverse une période de transformation profonde. Le chef de l'Etat a tenu à préciser que "l'intervention de l'Etat, dans cette perspective, ne traduit pas un désir de revenir à des méthodes de gestion de l'économie dirigée, mais elle permettra de disposer d'objectifs et de moyens pour encourager et amener les entreprises nationales vers des conditions optimales de production, assurer une redistribution des revenus qui encourage la croissance et de définir au mieux le positionnement international de notre économie". La stratégie de relance et de développement industriel a donc pour objectif de mettre l'économie nationale en état de s'industrialiser d'une manière endogène et spontanée. Elle s'inscrit, a ajouté le chef de l'Etat, dans la stratégie économique globale qui repose sur une vision nouvelle du devenir de l'économie et de la société, et qui est fondée sur la liberté d'entreprise, la rationalisation économique et le renforcement du système de solidarité nationale. L'industrie sera un instrument puissant si, comme l'a souligné le président de la République, "nous voulons être à la hauteur de nos ambitions politiques et stratégiques dans la sous-région méditerranéenne". Le chemin que nous avons choisi n'est pas le plus simple ni le plus facile. Mais il est à la mesure de notre histoire et de notre volonté", a conclu le chef de l'Etat. Par ailleurs, le ministre des Participations, M. Hamid Temmar, a indiqué dans son allocution que ces assises devront prendre la forme d'un brainstorming national qui permettra de développer une réflexion sur une stratégie efficiente et réaliste qui se base sur la réalité nationale. Ces assises se veulent, selon lui, un message clair sur la volonté de l'Algérie d'adapter son économie aux exigences de la mondialisation des échanges et ainsi faire face à la concurrence internationale. De son côté, le ministre de l'Industrie, M. Mohamed Khoudri, a précisé que la mondialisation fait que l'industrie s'impose comme le moteur de tout développement. De ce fait, cette initiative revêt une grande importance dans la mesure où elle servira de socle à l'élaboration de la stratégie industrielle qui balisera le chemin vers une industrie compétitive, productive et intégrée dans l'économie mondiale. Une industrie capable de diminuer la dépendance, de l'économie, des hydrocarbures. A souligner enfin que les recommandations de ses assises, organisées sous forme de commissions et ateliers, serviront de base pour la rédaction du document final qui sera adopté par le législateur.